Dans un contexte de tensions croissantes sur les ressources hydriques, le Maroc renforce sa politique de l’eau en misant sur des solutions innovantes et des financements durables. Lors du Sustainable Finance Forum, organisé par BMCI, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a annoncé l’augmentation du budget alloué au programme hydraulique 2020-2027, porté à 145 milliards de dirhams, soit une hausse de 30 milliards par rapport aux prévisions initiales.
Dessalement, barrages et interconnexion : la riposte face à la pénurie
L’urgence climatique impose une gestion proactive de l’eau. Pour garantir l’approvisionnement en eau potable et soutenir les besoins agricoles et industriels, le gouvernement accélère la construction de barrages – 154 grands ouvrages sont déjà opérationnels et 127 autres en chantier – et renforce l’interconnexion des bassins hydrauliques afin d’équilibrer la répartition des ressources sur le territoire. Un dispositif qui a, par exemple, permis d’éviter des pénuries à Casablanca l’été dernier.
L’eau non conventionnelle constitue également un axe stratégique : le dessalement prendra une ampleur inédite avec un objectif d’un milliard de mètres cubes d’eau dessalée d’ici 2030, dont 500 millions destinés à l’irrigation agricole. En parallèle, le gouvernement met l’accent sur l’efficience hydrique en optimisant les réseaux de distribution et en encourageant des usages plus responsables dans les secteurs clés.
Mobiliser des capitaux verts pour financer la transition
Au-delà des financements publics, le Maroc veut attirer de nouveaux investisseurs privés pour accompagner cette transformation. Le développement des partenariats public-privé est au cœur du modèle économique des futures stations de dessalement (Agadir, Dakhla, Casablanca…). Par ailleurs, le ministre a souligné l’importance de lever des obligations vertes et bleues, des instruments financiers dédiés au financement de projets respectueux de l’environnement, impliquant le secteur bancaire, les fonds de pension et les fonds de retraite.
Des infrastructures plus vertes et un rôle clé pour le secteur financier
L’innovation ne s’arrête pas aux ressources hydriques. Le Maroc ambitionne de verdir ses infrastructures portuaires en développant des solutions énergétiques durables. Des projets comme les fermes solaires flottantes, conçues pour alimenter les ports en électricité propre, ou encore les plateformes logistiques dédiées à l’hydrogène vert (Tarfaya Atlantique, Nador Ouest), s’inscrivent dans cette vision.
Dans cette dynamique, BMCI et sa maison mère BNP Paribas confirment leur engagement en faveur de la finance durable. À travers de nouvelles conventions de financement, la banque renforce son soutien aux entreprises marocaines engagées dans des projets écologiques, contribuant ainsi à l’émergence d’une économie résiliente et bas carbone.