Le vent a soufflé fort sur le secteur énergétique marocain en 2024. Le Royaume a connu une année record en matière de puissance éolienne installée, avec un ajout spectaculaire de 520 mégawatts. Cette performance marque une hausse de 372 % par rapport à l’année précédente et propulse la part de l’éolien à plus de 21 % du mix électrique national, reléguant l’hydroélectricité au second rang des énergies renouvelables du pays.
Ce bond spectaculaire porte la capacité totale de l’éolien à 2 368 mégawatts, contre 1 898 à fin 2023, selon les chiffres compilés par des observatoires internationaux. Deux projets phares expliquent cette progression : l’entrée en service du parc Aftissat II (200 MW) et celle du parc de Boujdour (318 MW), deux réalisations qui positionnent le Maroc en tête des efforts régionaux pour développer l’énergie du vent.
Si la dynamique est clairement enclenchée, certains projets restent en attente. C’est le cas de la centrale pionnière de Koudia Al Baïda, dont la modernisation est achevée depuis plus d’un an mais dont le lancement commercial est suspendu à un différend entre Siemens Gamesa et la société gestionnaire. Une phase de test a toutefois été entamée en mars 2024.
L’impact du Maroc dépasse ses frontières. D’après le Conseil mondial de l’énergie éolienne (GWEC), le pays concentre à lui seul plus d’un quart (26,2 %) des nouvelles capacités installées dans la région Moyen-Orient et Afrique, sur un total de 1 981 mégawatts. Une performance qui confirme son rôle moteur au sud de la Méditerranée.
En visant 52 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique d’ici 2030, le Maroc pourrait bien atteindre ses objectifs en avance. La capacité totale des énergies vertes a déjà dépassé les 4 370 mégawatts cette année, d’après l’Irena. L’éolien mène la danse, tandis que le solaire plafonne à 934 mégawatts et l’hydroélectricité à 2 120 mégawatts.
Malgré tout, le charbon reste la source dominante, avec plus de 58 % de la production nationale. Mais la tendance est claire : depuis 2021, la courbe des ajouts en capacité renouvelable est en constante ascension, avec un saut qualitatif majeur en 2024, porté par la volonté politique, le savoir-faire technique et des financements structurés.