Le concept de ville inclusive s’impose peu à peu comme un horizon incontournable du développement urbain au Maroc. Réunis mardi à Rabat à l’occasion d’une journée d’étude organisée dans le cadre de l’Octobre Urbain 2025, les représentants du Conseil national de l’Habitat (CNH), du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Institut national d’aménagement et d’urbanisme (INAU) et de l’École nationale d’architecture (ENA) ont mis en avant la nécessité d’intégrer la dimension genre dans la planification des villes pour en faire des espaces plus justes, équitables et durables.

« La ville inclusive n’est pas un luxe, mais une condition de justice, de durabilité et de progrès collectif », a affirmé Fatna Chihab, secrétaire générale du CNH, en ouverture des travaux.

L’approche inclusive, a souligné Mme Chihab, suppose de repenser la manière dont les villes sont conçues et gérées.

Il ne s’agit pas de créer une ville « pour les femmes », mais de prendre en compte la diversité des usages, des parcours et des besoins : ceux des femmes, des jeunes, des personnes à mobilité réduite ou encore des populations vulnérables.

Pour Driss Bouzarzait, directeur de la Direction de l’innovation, de l’enseignement et de la formation (DIEF) au ministère de l’Aménagement du territoire, l’approche genre appliquée à l’urbanisme permet de repérer les inégalités d’accès aux espaces et d’y apporter des réponses concrètes.

Elle invite à repenser la conception des espaces publics, des transports et des logements afin qu’ils répondent équitablement aux besoins de tous, tout en garantissant sécurité, dignité et accessibilité.

« Intégrer la dimension genre dans les cursus et les pratiques professionnelles n’est pas une simple thématique, mais un changement de paradigme profond », a-t-il insisté, appelant à former des urbanistes capables de concevoir des espaces réellement inclusifs.

Le directeur de l’INAU, Adil Zabadi, a lui aussi souligné que la question du genre n’est « ni un supplément ni une option », mais un prérequis à l’égalité d’accès à la ville, à la mobilité et à la participation citoyenne.

Selon lui, placer l’humain au cœur des transformations territoriales implique d’intégrer la diversité des vécus et des expériences, en particulier ceux des groupes souvent invisibilisés dans la fabrique urbaine.

Le directeur de l’ENA, Abdelhadi Ibnyahya, a rappelé que la formation de l’architecte ne se limite pas à la technique : elle doit transmettre une culture de sensibilité, d’équité et de responsabilité.

L’ENA s’est ainsi engagée à poursuivre l’organisation d’activités pédagogiques et de recherche autour des thèmes de l’inclusivité, de l’accessibilité et de l’équité spatiale.

« Le thème de cette rencontre est à la fois pertinent et porteur d’avenir. Il rappelle la responsabilité des institutions de formation d’intégrer les dimensions humaines et égalitaires dans la conception des villes », a-t-il déclaré.

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