Le ministère de l’Économie et des Finances a publié une étude soulignant des écarts notables dans l’intégration du climat au sein des établissements et entreprises publics (EEP). Selon la Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation (DEPP), seuls certains opérateurs clés affichent une réelle maturité dans la prise en compte des enjeux environnementaux.

Réalisée sur un échantillon de 44 entités, l’étude révèle qu’un tiers d’entre elles mentionnent la durabilité dans leurs stratégies internes, souvent sans indicateurs mesurables ni plan d’action. Les opérateurs des secteurs de l’énergie, de l’eau, du transport et de l’environnement présentent les niveaux les plus avancés, en phase avec la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) et la Contribution déterminée au niveau national (CDN). En revanche, des secteurs tels que la santé, le tourisme ou l’urbanisme restent en retard dans l’adoption de plans climatiques structurés.

L’analyse met en avant la performance de plusieurs établissements publics historiques. L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) poursuit la diversification de son mix énergétique, tandis que l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) intensifie ses programmes de reboisement et de séquestration carbone. Le Groupe OCP, Masen et l’ONHYM traduisent, chacun à leur manière, les ambitions nationales de neutralité carbone, le géant des phosphates visant la neutralité climatique à l’horizon 2040.

Le rapport souligne que le secteur agricole demeure parmi les plus vulnérables face au changement climatique. Si l’Agence pour le développement agricole (ADA) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) se distinguent par des projets d’adaptation, la majorité des offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA) ne disposent pas encore de plans climat formalisés.

Dans le transport, les opérateurs publics tels que l’ONCF, l’ONDA et ADM ont engagé des initiatives concrètes — électrification ferroviaire, éclairage solaire, reboisement — mais ces actions manquent encore de coordination. Un dispositif national de suivi de la mobilité durable, soutenu par la coopération allemande, est en préparation pour harmoniser les méthodologies d’évaluation.

La DEPP recommande la mise en place d’un système de reporting climatique commun à l’ensemble des EEP, afin de renforcer la cohérence, la transparence et la comparabilité des performances environnementales du portefeuille public.

(Avec Le Matin)

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