Le 25 février 2025, plus de 100 000 graines provenant de 177 espèces africaines ont été déposées dans la Réserve mondiale de semences du Svalbard, en Norvège. Cette opération, menée par le Centre de recherche forestière internationale et l’Agroforesterie mondiale (CIFOR-ICRAF), vise à préserver la biodiversité agricole et renforcer la résilience face aux changements climatiques.

Un coffre-fort pour la biodiversité végétale

Nichée sur l’île de Spitsbergen, au-delà du cercle polaire, la Réserve mondiale de semences du Svalbard joue un rôle crucial dans la conservation du patrimoine génétique des cultures. Créée en 2008, elle a pour mission de protéger les variétés végétales essentielles contre les crises environnementales, les conflits ou les catastrophes naturelles. Avec une capacité de stockage de 4,5 millions de types de graines, elle constitue une sauvegarde pour les banques de semences à travers le monde.

Ce projet est financé par le gouvernement norvégien et le Global Crop Diversity Trust (Crop Trust), avec le soutien d’acteurs internationaux du secteur agroalimentaire et environnemental. Il s’aligne avec les Objectifs de développement durable de l’ONU, notamment l’éradication de la faim et la lutte contre le changement climatique.

Préserver les semences, un enjeu stratégique

Face à l’érosion de la diversité génétique causée par l’intensification agricole et les dérèglements climatiques, la conservation des semences devient un levier essentiel pour garantir la sécurité alimentaire. Elle permet notamment :

  • Une meilleure résilience agricole : en conservant des variétés adaptées aux conditions climatiques locales.
  • Une protection contre l’uniformisation des cultures : réduisant ainsi la vulnérabilité aux maladies et aux parasites.
  • La transmission du patrimoine végétal : essentielle pour le maintien des pratiques agricoles traditionnelles.
  • Une indépendance vis-à-vis des multinationales des semences : en assurant un accès aux ressources génétiques locales.

L’exemple de la guerre en Syrie illustre l’importance de cette initiative : en 2015, des semences stockées à Svalbard ont permis de reconstituer la Banque génétique d’Alep après sa destruction.

Un dépôt d’envergure pour l’Afrique

La récente contribution africaine à la Réserve de Svalbard représente l’un des plus importants dépôts jamais réalisés par une institution du continent. Sous la supervision de la Dre Éliane Ubalijoro, directrice générale du CIFOR-ICRAF, ces semences joueront un rôle clé dans la restauration des écosystèmes et l’adaptation au changement climatique.

Parmi les espèces conservées figurent :

EspèceRôle écologique et agricole
Faidherbia albidaEnrichit les sols en azote, favorisant l’agriculture durable.
Acacia polyacanthaPlante médicinale et source de fourrage pour le bétail.
Adansonia digitataLe baobab africain, connu pour ses propriétés nutritives et médicinales.
Sesbania sesbanAméliore la fertilité des sols et favorise l’agroforesterie.
Cordia africanaEssentiel pour le reboisement et la conservation des forêts.

En protégeant ces ressources, l’Afrique se dote d’un outil stratégique pour assurer l’avenir de son agriculture et préserver la richesse de ses écosystèmes. Ces graines pourraient être précieuses pour les générations futures, notamment dans la lutte contre la désertification et l’insécurité alimentaire.

Source: rse-magazine.com

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