Des scientifiques viennent de lever le voile sur « un nouveau secret » concernant la stratégie inédite des microalgues pour capter le carbone et contribuer ainsi au bon fonctionnement du climat, a annoncé le Centre français de la recherche scientifique (CNRS).
L’équipe de recherche, dirigée par l’Institut de biosciences et biotechnologies d’Aix- Marseille, a découvert que deux processus clés de la photosynthèse – le mécanisme de concentration du CO2 et la photorespiration – « fonctionnent main dans la main, et non en opposition comme on le pensait jusqu’à présent », précise un communiqué du CNRS.
Publiée dans la revue spécialisée Nature Communications, l’étude remet en question les liens entre ces deux phénomènes. Jusqu’ici, on supposait que les microalgues concentraient le CO₂ pour optimiser la photosynthèse, tout en « désactivant » la photorespiration. Mais les chercheurs ont montré que ces deux mécanismes, supposés antagonistes, coopèrent et permettent aux microalgues de survivre quand le CO2 vient à manquer, ou à se raréfier.
« Ce dialogue entre photosynthèse et photorespiration démontre la capacité des microalgues à s’adapter finement à leur environnement. C’est une stratégie d’acclimatation bien plus complexe que ce que nous imaginions », expliquent Yonghua Li-Beisson et Gilles Peltier, coauteurs de la découverte.
D’après le CNRS, il s’agit d’une découverte cruciale pour « mieux comprendre les flux de carbone en lien avec le changement climatique et qui pourrait bénéficier à la bioéconomie ».
Les microalgues, ces minuscules organismes photosynthétiques, jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat en absorbant près de la moitié du dioxyde de carbone (CO₂) atmosphérique entrant annuellement dans les écosystèmes. Par le biais de la photosynthèse, elles fixent le CO₂ et le transforment en biomasse, en utilisant la lumière comme source d’énergie. Cependant, à l’échelle des temps géologiques, lorsque le CO₂ s’est fait plus rare, des mécanismes de concentration en CO2 sont apparus chez ces organismes afin de limiter la photorespiration. Les mécanismes précis permettant cette adaptation restaient jusqu’ici mal compris, relève le CNRS.