Quinze ans après leur adoption, les valeurs limites encadrant les rejets atmosphériques des activités industrielles marocaines vont être révisées. Cette initiative, portée par le ministère du Développement durable, vise à renforcer la protection sanitaire et environnementale tout en intégrant les contraintes économiques et les enjeux liés au changement climatique.
La qualité de l’air est devenue un enjeu majeur pour le pays. Les industries – phosphate, ciment, sidérurgie, briqueterie, céramique, agroalimentaire et sucre – sont responsables de rejets de gaz nocifs comme le dioxyde d’azote, l’ozone, le dioxyde de soufre ou le plomb, ainsi que de particules fines. Ces polluants ont un impact direct sur la santé humaine et l’environnement, rendant urgente l’actualisation des standards existants.
Le chantier repose sur une concertation étroite avec les secteurs industriels concernés, mais aussi avec les départements de l’industrie, de l’énergie, de l’artisanat et les représentants économiques (CGEM, fédérations et associations professionnelles). L’objectif est de proposer des normes ambitieuses mais applicables, conciliant impératifs sanitaires, faisabilité technique et compétitivité industrielle.
Une évaluation complète des normes actuelles sera menée, incluant la cartographie des principales activités polluantes et l’analyse des impacts sur la santé. Un benchmark international permettra de comparer les meilleures pratiques adoptées ailleurs, tout en tenant compte du contexte socio-économique marocain.
Les nouvelles valeurs limites intégreront les évolutions technologiques, les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et les contraintes locales. Elles s’accompagneront de systèmes de suivi et d’auto-contrôle adaptés, et devraient déboucher sur une mise à jour du Décret de 2010, afin d’aligner le cadre réglementaire sur les réalités actuelles.
Derrière cette révision se profile un double objectif : protéger efficacement les citoyens et l’environnement tout en soutenant la compétitivité industrielle du Maroc. Les nouvelles normes viseront ainsi à concilier ambition écologique et développement économique, dans une logique de durabilité et d’adaptation aux défis climatiques.
Avec Le Matin


