Présentée durant des années comme une réalisation emblématique en matière de gestion durable des déchets, la décharge d’Oum Azza se retrouve aujourd’hui au centre d’une inquiétude grandissante. Les constats qui s’accumulent décrivent un site où les dysfonctionnements ont fini par transformer un projet censé être exemplaire en source majeure de pollution. Les fuites de lixiviats, mêlées à des rejets de fumées nocives, fragilisent autant les terres alentour que la santé des habitants des zones voisines.

Les alertes portent d’abord sur l’infiltration progressive du lixiviat dans le sol. Ce liquide, issu de la décomposition des déchets, se répand dans les nappes phréatiques, ce qui met en péril les champs agricoles qui dépendent de ces réserves pour l’irrigation. Le problème est d’autant plus troublant que le site avait été conçu sur une base écologique stricte, avec des installations censées prévenir précisément ce type de contamination. Or, les équipements chargés de traiter ces effluents se sont révélés insuffisants, provoquant des débordements dans les bassins et une pollution diffuse des sols.

À cette menace s’ajoute celle qui pèse sur l’air ambiant. Les fumées générées par des brûlages non contrôlés de déchets se dispersent dans l’atmosphère, exposant les riverains à des gaz toxiques. Les personnes vulnérables ou souffrant de maladies chroniques en ressentent fortement les effets, tandis que les habitants décrivent un quotidien marqué par des odeurs persistantes et des nuages de fumée qui s’étendent régulièrement au-dessus des habitations.

Les observations d’associations locales pointent aussi des lacunes importantes dans la surveillance du site. Le suivi des lixiviats, de la qualité de l’air et de l’eau, bien qu’inscrit dans les obligations de gestion, serait conduit de manière irrégulière. Cette situation a poussé plusieurs acteurs de la société civile à multiplier les alertes, redoutant que l’absence de contrôle rigoureux ne mène à une crise écologique d’ampleur.

Devant la gravité des constats, un collectif d’organisations écologistes et citoyennes appelle à une enquête approfondie sur le respect des engagements imposés à l’opérateur. Leur demande vise à clarifier les responsabilités mais aussi à provoquer une intervention urgente des autorités de tutelle. Pour ces acteurs, le cas d’Oum Azza illustre la nécessité de repenser plus largement la manière dont sont gérés les déchets au niveau national, afin d’éviter que de telles situations ne se reproduisent.

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