En approuvant plus de 30 milliards de dollars de projets d’hydrogène vert, le Maroc entend s’imposer comme un acteur majeur de la décarbonation mondiale. Entre atout géographique, politique volontariste et coopération internationale, le Royaume trace la voie d’une nouvelle souveraineté énergétique.

Sur les côtes atlantiques et sahariennes, le Maroc prépare silencieusement une révolution énergétique. L’hydrogène vert, produit à partir d’électricité issue du solaire et de l’éolien, s’impose comme un levier central pour décarboner l’industrie, le transport et l’exportation d’énergie propre. Le Royaume a validé en 2024 plus de 30 milliards de dollars de projets dans ce domaine, mobilisant un écosystème de partenaires européens, asiatiques et africains.

Le potentiel est immense : les ressources solaires et éoliennes, la stabilité institutionnelle et la proximité avec l’Europe placent le Maroc dans le cercle restreint des futurs hubs mondiaux de l’hydrogène. La Stratégie nationale pour l’hydrogène vert, dévoilée par le ministère de la Transition énergétique, prévoit trois axes : la production locale, l’usage industriel et l’exportation vers les marchés à forte demande. Les régions de Guelmim-Oued Noun, Dakhla-Oued Eddahab et Laâyoune-Sakia El Hamra ont été identifiées comme zones prioritaires.

Toutefois, la réussite de cette transition suppose un accompagnement fort : formation de techniciens spécialisés, infrastructures portuaires adaptées, normes de certification et mécanismes de financement innovants. Les projets pilotes de coopération, notamment avec l’Allemagne et les Pays-Bas, visent déjà à créer des corridors d’exportation vers l’Europe. Au-delà des perspectives économiques, l’hydrogène vert redéfinit la notion même de souveraineté énergétique : le Maroc n’exportera plus seulement du phosphate ou de l’électricité, mais une solution durable pour la planète.

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