La KfW, banque allemande de développement, renforce son engagement en faveur de la transition écologique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Elle vient de signer un accord stratégique avec la Commission européenne et la DEG, société allemande d’investissement, pour mobiliser une garantie financière de 300 millions d’euros. Objectif : soutenir les initiatives vertes dans les zones urbaines et accélérer le développement du marché de l’hydrogène vert dans les pays de la région, dont le Maroc.

Cette enveloppe est financée par le Fonds européen pour le développement durable plus (EFSD+), bras financier de l’UE pour ses partenariats internationaux. Elle vise à encourager des projets liés à l’efficacité énergétique, à l’essor des énergies renouvelables et à la résilience des infrastructures urbaines. Le soutien couvre également les activités de production, de stockage et de distribution de l’hydrogène vert, énergie jugée stratégique pour un avenir bas carbone.

Dans ce cadre, le Maroc s’impose comme l’un des principaux bénéficiaires. Le pays abrite l’un des projets pilotes les plus avancés dans ce domaine : la plateforme « Power to X » en cours de développement dans la région de Guelmim-Oued Noun. Ce site devrait entrer en production à partir de 2026 et livrer jusqu’à 10.000 tonnes d’hydrogène vert par an. Alimentée par une centrale hybride solaire-éolien de 200 MW, l’installation sera également connectée à une unité de dessalement d’eau de mer prévue à Tan-Tan. L’ensemble du projet bénéficie du soutien financier de la KfW, à hauteur potentielle de 300 millions d’euros.

Pour la KfW, cette initiative s’inscrit pleinement dans les priorités environnementales de l’Union européenne, notamment à travers le Pacte vert pour l’Europe et la stratégie « Global Gateway », qui entend offrir une alternative durable aux pays partenaires dans leurs choix d’infrastructure. « Cet accord incarne notre volonté commune de construire un avenir énergétique durable pour la région », a déclaré Christiane Laibach, membre du directoire de la KfW. Selon elle, l’hydrogène vert deviendra un pilier du nouveau paysage énergétique dans la région MENA.

Même son de cloche du côté de la Commission européenne. Stefano Sannino, directeur général pour les relations avec le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, souligne que ce partenariat « constitue une réponse ambitieuse à des défis majeurs que rencontrent les villes de la région ». Il insiste sur le double impact attendu : lutter contre le changement climatique tout en générant de la croissance et de l’emploi local grâce aux investissements verts.

Lancé en 2021, le fonds EFSD+ vise à stimuler les investissements publics et privés durables dans les pays partenaires de l’UE, avec une capacité de garantie globale de près de 40 milliards d’euros sur la période 2021-2027. Au Maroc, la KfW est déjà fortement impliquée, notamment dans le financement du programme de transition verte du groupe OCP, auquel elle contribue à hauteur de 200 millions d’euros. Elle participe également à d’autres projets structurants, comme le complexe solaire Noor à Ouarzazate ou encore le programme national d’hydrogène porté par Masen.

Cette dynamique confirme la place centrale du Royaume dans la transition énergétique régionale et son positionnement stratégique comme hub de l’hydrogène vert pour les décennies à venir.

Avec Le Matin

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