Réduire la consommation d’énergie n’est plus seulement un impératif écologique. Pour l’industrie marocaine, c’est désormais une stratégie économique. C’est ce que révèle le bilan du programme AEEIM, clôturé à Rabat en présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour. En moyenne, les 73 entreprises accompagnées ont réussi à diminuer de 9% leur consommation énergétique – une performance qui se traduit aussi en économies budgétaires réelles.
Dans un contexte de pressions inflationnistes et de rationalisation des coûts, ce projet, « Accélérateur de l’Efficacité Énergétique dans l’Industrie au Maroc », apparaît comme un outil de compétitivité industrielle autant qu’un vecteur de transition verte. Déployé avec l’ONUDI, la coopération allemande GIZ, l’AME et la SIE, il s’inscrit dans une logique d’optimisation structurelle des charges énergétiques.
Une démarche rentable pour l’État et les entreprises
Au-delà des résultats techniques – 9% de consommation en moins pour une cible de 10% – le programme illustre comment des politiques publiques intelligemment conçues peuvent produire un effet d’entraînement positif. Moins d’énergie consommée, c’est moins de subventions nécessaires, moins d’importations d’hydrocarbures, et une fiscalité plus prévisible sur les intrants énergétiques.
Pour les entreprises, l’impact est double : elles réduisent leur dépendance à la volatilité des prix de l’énergie tout en augmentant leur résilience économique. L’énergie devient ainsi un poste de coût maîtrisé, avec un effet direct sur la marge opérationnelle.
200 experts marocains formés : vers une ingénierie fiscale verte
Un autre effet structurant du projet est la formation de plus de 200 experts marocains en efficacité énergétique. Ces compétences, internalisées dans le tissu industriel, permettront une diffusion pérenne des bonnes pratiques. Elles ouvrent aussi la voie à une ingénierie fiscale verte : des incitations ciblées, adossées à des audits énergétiques crédibles, pourraient constituer le prochain levier de la politique budgétaire en matière d’environnement industriel.
Une transition encouragée par le haut
Le ministre Mezzour a insisté sur l’alignement de ces efforts avec les hautes orientations royales en faveur d’un développement industriel durable. Autrement dit, l’efficacité énergétique n’est pas qu’un objectif technique : elle devient un pilier de souveraineté économique, qui permet au Maroc de produire mieux, à moindre coût, tout en réduisant son empreinte carbone.