C’est un revers de taille pour l’ambitieux projet Xlinks. Le gouvernement britannique a officiellement renoncé à financer le câble électrique sous-marin de 4.000 kilomètres censé relier le Maroc au Royaume-Uni. Estimé à 33 milliards de dollars, ce projet visait à acheminer 3,6 gigawatts d’énergie solaire et éolienne depuis Tan-Tan jusqu’à la côte britannique, couvrant près de 8 % des besoins en électricité du Royaume-Uni.

Selon les autorités britanniques, cette décision fait suite à une évaluation approfondie des risques : instabilité politique à Londres, incertitudes autour du contrat d’achat d’énergie à prix fixe, mais aussi inquiétudes croissantes sur la sécurité des câbles sous-marins face aux menaces géopolitiques.

Une réorientation stratégique du Royaume-Uni

Le Département de la sécurité énergétique britannique justifie ce retrait par une volonté de privilégier des projets domestiques, jugés plus sécurisés, moins coûteux pour les contribuables et potentiellement plus bénéfiques pour l’économie locale (emplois, chaîne d’approvisionnement, souveraineté énergétique).

Cette volte-face intervient alors qu’en 2023, un précédent gouvernement britannique avait classé le projet parmi les infrastructures d’importance nationale. Un changement de cap illustratif de l’instabilité politique à Londres, avec quatre gouvernements successifs en quelques années.

Rabat veut encore y croire

Malgré ce désengagement, le projet n’est pas abandonné. À Rabat, les autorités affichent leur détermination à poursuivre l’initiative, évoquant des discussions en cours avec des partenaires privés, notamment britanniques.

De son côté, Sir David Lewis, président de Xlinks, s’est dit « amèrement surpris » par cette décision, tout en affirmant chercher de nouvelles voies pour libérer le potentiel du projet.

Le rêve d’un pont énergétique Maroc-Royaume-Uni n’est donc pas enterré. Mais il devra désormais se construire sans le soutien direct du gouvernement britannique.

Avec L’Economiste

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