Predator Oil & Gas (PRD), entreprise spécialisée dans l’exploration d’hydrocarbures, a entamé les travaux d’ingénierie civile sur le site MOU-5, situé dans la région de Guercif, au nord-est du Maroc. Cette phase de préparation comprend l’amélioration des routes d’accès ainsi que l’aménagement de la plateforme de forage, en vue du démarrage des opérations prévu pour la fin du mois de février.
Le forage du puits MOU-5 cible une structure baptisée Titanosaurus, considérée par l’entreprise comme un atout stratégique majeur pour diversifier son portefeuille d’actifs. Ce projet bénéficie d’une localisation avantageuse, à proximité des infrastructures gazières existantes et dans un cadre fiscal attractif.
Selon Paul Griffiths, directeur général de Predator Oil & Gas, cette nouvelle campagne de forage est totalement financée et respecte les prévisions budgétaires. Il souligne également que « les conditions macroéconomiques et géopolitiques actuelles sont particulièrement favorables à notre stratégie de développement gazier. Nous sommes prêts à capitaliser sur cette opportunité exceptionnelle. »
Un projet en phase avec les ambitions énergétiques du Maroc
Prévu pour démarrer le 25 février, le forage de MOU-5 représente une pièce maîtresse du portefeuille de Predator, d’autant plus que les estimations récentes indiquent des ressources gazières récupérables de 5,912 trillions de pieds cubes (TCF) dans le scénario P50.
En parallèle, les recherches menées en septembre 2024 par la société Scorpion Geoscience ont révélé un potentiel significatif d’hélium sur la licence de Guercif. Les ressources estimées varient entre 104,31 milliards de pieds cubes (BCF) dans le scénario P50 et 598,88 BCF dans le scénario P10, renforçant ainsi l’attrait de ce périmètre.
La licence de Guercif est détenue à 75 % par Predator Oil & Gas, qui en est l’opérateur principal, et à 25 % par l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), entité publique marocaine. Ce permis, d’une durée de huit ans, couvre une zone historiquement sous-explorée où seuls quelques forages profonds ont été réalisés entre 1972 et 1986 par Elf, Phillips et ONAREP (l’ancêtre de l’ONHYM).
Un potentiel énergétique pour le Maroc et l’Europe
La structure Moulouya (MOU) repose sur un système gazier à faible risque, offrant des réservoirs de qualité à des profondeurs variant entre 600 et 1 500 mètres. Sa proximité avec le gazoduc Maghreb-Europe, situé à seulement neuf kilomètres, lui confère un avantage en termes de capacité de transport, tant pour les besoins domestiques que pour l’exportation vers l’Europe.
La faible profondeur des forages et la bonne qualité attendue du gaz permettent de maîtriser les coûts d’investissement. Ce projet s’inscrit dans un contexte où le gaz naturel est considéré comme une énergie de transition clé, contribuant à réduire les émissions de CO2 par rapport aux énergies fossiles traditionnelles.
Alors que l’Europe fait face à un déclin de ses réserves de gaz et à des incertitudes géopolitiques, le développement de ressources locales au Maroc pourrait renforcer la sécurité énergétique régionale et positionner le pays comme un fournisseur stratégique pour le marché européen.