L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a mis en garde, lundi, contre la dégradation rapide des sols, avec des risques majeurs pour la biodiversité et la vie humaine, appelant « la communauté internationale à en faire une priorité ».
« Les sols jouent un rôle crucial dans le maintien de la vie sur Terre. Pourtant, ils sont encore bien souvent négligés ou mal gérés », a affirmé La directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, qui s’exprimait à la clôture d’une conférence internationale sous le thème « Enracinés dans la résilience : Découvrir l’importance du sol dans le développement durable », organisée à Agadir par l’UNESCO et l’Agence nationale pour le développement des Zones oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA).
Elle a, dans ce sens, lancé un appel aux 194 États membres de l’Organisation pour qu’ils améliorent la protection et la réhabilitation des sols, notant que l’UNESCO engage aussi plusieurs actions pour combler le manque de connaissances scientifiques dans ce domaine.
“Fort de soixante ans d’expérience en sciences des sols, notre Organisation va aider les États à faire progresser les connaissances et à former des professionnels pour que les mesures nécessaires puissent être prises”, a-t-elle relevé lors de cette rencontre qui a rassemblé des experts et des représentants de plus de 30 États membres de l’Organisation.
Selon l’UNESCO, les sols en bonne santé sont essentiels au maintien des écosystèmes et de la biodiversité, à la régulation climatique, à la production alimentaire ou encore à la purification de l’eau. Or, selon l’Atlas mondial de la désertification, 75% d’entre deux sont déjà dégradés, avec un impact direct sur 3,2 milliards d’individus. Et si la tendance actuelle persiste, ce taux atteindra 90% d’ici 2050.
Les débats lors de cette conférence ont abouti à un plan d’actions autour de trois objectifs. Il s’agit d’améliorer la protection et la réhabilitation des sols, combler le manque de connaissances scientifiques, et renforcer l’engagement des jeunes et des communautés à travers l’éducation et des programmes de formation.
L’UNESCO a annoncé qu’elle entend accompagner ses États membres en établissant avec ses partenaires internationaux un indice mondial de santé des sols, estimant qu’il s’agira d’une mesure standardisée pour évaluer et comparer la qualité des sols à travers différentes régions et écosystèmes.
Elle permettra d’identifier les tendances de dégradation ou d’amélioration, les zones à risque et l’efficacité des pratiques de gestion.
En complément de cet indice, l’UNESCO envisage de mettre en œuvre une initiative pilote d’évaluation et de gestion durable des sols et des paysages dans une dizaine de réserves de biosphère, avec le double enjeu de s’assurer de l’efficacité des différents modes de gestion durable mis en œuvre dans ces sites et de promouvoir les meilleures pratiques.
Les gestionnaires de ces sites seront encouragés à développer des projets exemplaires de conservation des sols et de gestion des terres qui pourront ensuite être reproduits ailleurs. Des formations leur seront fournies, ainsi qu’aux membres des agences gouvernementales, des organisations de conservation et des communautés autochtones, afin de leur donner le maximum d’outils pour protéger cette ressource essentielle.
En outre, cette initiative comportera un volet éducatif par lequel l’UNESCO sensibilisera et impliquera les jeunes générations.