Le Maroc ne poursuivra la production d’hydrogène vert que si elle atteint les objectifs de compétitivité fixés à l’horizon 2030, a déclaré Leïla Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Intervenant devant la Chambre des Représentants, la ministre a souligné que le Royaume est l’un des cinq pays au monde capables de jouer un rôle clé dans la reconfiguration des chaînes de valeur de cette énergie propre, grâce à sa position géographique stratégique, sa connectivité logistique et énergétique avec l’Europe et l’Atlantique, ainsi que ses multiples accords de libre-échange couvrant 62 pays.

Toutefois, Mme Benali a été claire : « Si l’offre marocaine en hydrogène vert ne parvient pas à répondre aux exigences de compétitivité d’ici 2030, nous arrêterons sa production. Nous ne produirons pas pour le simple plaisir de produire ou pour rester en retard face à nos concurrents. »

Un accès privilégié à un fonds allemand de 270 millions d’euros

Le Maroc fait partie des sept pays éligibles au PtX Development Fund, un fonds allemand destiné à soutenir des projets industriels d’envergure dans la filière de l’hydrogène vert. Ce fonds, doté de 270 millions d’euros, a lancé son deuxième appel à manifestation d’intérêt le 8 janvier 2025. Les entreprises marocaines intéressées ont jusqu’au 5 mars 2025 pour soumettre leurs candidatures et peuvent prétendre à des subventions non remboursables pouvant atteindre 30 millions d’euros par projet.

Des incitations attractives pour les investisseurs

Pour encourager les investissements dans ce secteur stratégique, le Maroc a mis à disposition 300.000 hectares de terrains adaptés à la production d’hydrogène vert, en complément d’une infrastructure conforme aux normes internationales. Le rôle central de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) a été mis en avant par la ministre, celle-ci assurant la coordination entre les besoins des investisseurs et les études nécessaires pour le développement des projets.

Le cadre incitatif proposé par le gouvernement comprend des avantages fiscaux et douaniers attractifs, qui ont déjà permis la signature du premier contrat de réservation de terrains et l’octroi de licences pour lancer des études de faisabilité.

Une vision pragmatique et ambitieuse

Tout en affirmant les ambitions du Maroc de devenir un acteur clé de l’hydrogène vert, Leïla Benali a insisté sur la nécessité d’adopter une approche pragmatique. « Nous devons offrir une véritable valeur ajoutée et rester compétitifs face aux autres leaders du secteur », a-t-elle souligné, tout en rappelant que l’État ne prendra pas le risque d’investir l’argent public dans des projets qui ne garantissent pas une rentabilité claire et durable.

Avec Le Matin

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