“Nous devons reconnaître que le changement climatique, au-delà de sa dimension environnementale, constitue également un enjeu social, économique et financier, qui appelle des actions urgentes pour en atténuer les effets. Il est dès lors essentiel pour nos pays d’explorer des approches innovantes permettant de réduire le risque d’investissement et de créer un environnement propice aux investissements verts et durables”, a dit M. Bouazza à cette occasion.
L’expérience de certaines régions, a-t-il poursuivi, montre que la finance mixte et les instruments financiers islamiques sont de plus en plus utilisés pour relever ces défis.
Cet événement a été aussi l’occasion pour M. Bouazza de partager l’expérience marocaine, avec un accent particulier sur la collaboration entre l’Etat, les autorités financières et le secteur financier pour établir une stratégie de développement de la finance climat.
Cette stratégie constitue un socle pour la mobilisation des capitaux nécessaires au financement durable et repose sur cinq objectifs à savoir, le financement de projets verts à travers des partenariats public-privé, l’amélioration de la gestion des catastrophes naturelles et la protection, l’adaptation de la politique fiscale pour soutenir la transition écologique, la mise en place d’une taxonomie verte et la gestion des risques financiers liés aux impacts climatiques, a-t-il rappelé.
Et de soutenir : “Concernant ce dernier point, Bank Al-Maghrib a émis, depuis 2021, une série de directives obligeant les banques à intégrer les risques climatiques dans leurs politiques de gestion des risques, à déclarer à la banque centrale leur exposition aux risques liés au climat, et à publier des informations sur la gouvernance, la gestion de ces risques et la décarbonation de leurs portefeuilles”.
Le DG de BAM a, par ailleurs, insisté sur l’importance de surmonter plusieurs défis pour progresser sur le plan réglementaire.
Il s’agit notamment du manque de données granulaires et fréquentes sur la localisation géographique des actifs et sur la classification des activités économiques, ainsi que du besoin d’approfondir les modèles pour mieux comprendre les interactions entre l’économie réelle et le secteur financier, et vice versa, a-t-il fait savoir, estimant que sur l’ensemble de ces questions, les partenaires internationaux ont un rôle clé à jouer pour atteindre les objectifs fixés.
À ce titre, M. Bouazza a salué l’UNEP-FI, qui a permis en 2023 une collaboration fructueuse avec Bank Al-Maghrib, les banques et les acteurs publics, en vue d’examiner les obstacles et les leviers à l’investissement privé en faveur du climat, et d’explorer les modèles de financement et de partenariat pour catalyser l’investissement privé dans les projets verts.
Consacrée à la finance durable en Afrique et au Moyen-Orient, cette table ronde a constitué une plateforme d’échange entre les parties prenantes (institutions financières, banques centrales, institutions financières internationales, bailleurs de fonds et experts) qui ont discuté, entre autres, des leviers de promotion de la finance durable et de la coopération face aux enjeux climatiques critiques.