Le Maroc vient de clôturer la cinquième édition de la Journée Internationale de l’Arganier, organisée du 8 au 12 mai à Ounagha (province d’Essaouira) et à Agadir. Placée sous le thème « L’Arganier, un levier pour atténuer les effets des changements climatiques », cette célébration a mis à l’honneur un arbre endémique devenu un pilier de l’équilibre écologique, du développement local et de l’inclusion sociale.
Reconnue par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel et Réserve de Biosphère, l’arganeraie marocaine constitue un bouclier naturel contre la désertification. Elle soutient également une économie solidaire portée en grande partie par les coopératives féminines rurales.
Une mobilisation locale forte autour des femmes et du territoire
À Ounagha, les festivités ont été pilotées par les coopératives de femmes avec l’appui des autorités provinciales. Des projections de documentaires ont illustré l’impact concret de l’arganier sur l’amélioration des conditions de vie des communautés locales. La province d’Essaouira concentre à elle seule près de 150 000 hectares d’arganeraies, soit 39 % de son couvert forestier, avec une production annuelle atteignant plus de 1 000 tonnes d’huile.
Grâce à l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), plus de 25 millions de dirhams ont été investis entre 2019 et 2024 dans 44 projets. Depuis 2020, 18,2 millions de dirhams supplémentaires ont permis la rénovation et l’équipement de plus de 120 coopératives. L’ensemble de la filière s’appuie aujourd’hui sur un réseau dynamique de près de 250 coopératives, une trentaine d’entreprises privées et plusieurs groupements d’intérêt économique.
Un volet scientifique et culturel à Agadir
Parallèlement, un programme scientifique a été coordonné à Agadir par le Ministère de l’Agriculture et l’ANDZOA, mettant en avant les progrès du projet DARED, financé par le Fonds Vert pour le Climat, notamment en matière de séquestration carbone et suivi de la biodiversité.
À Taroudant, une autre rencontre a exploré les synergies entre biodiversité, développement durable et valorisation de la filière. Des prix ont été remis à de jeunes chercheurs dans le cadre des Doctorales de la Chaire ICESCO.
Entre sensibilisation, gastronomie et sport
En parallèle, des actions pédagogiques ont été déployées dans les écoles de la Réserve de Biosphère : ateliers, concours artistiques, et plantations d’arbres ont sensibilisé les jeunes à la préservation de cet écosystème. Le « Souss Gastro Festival » a rassemblé une vingtaine de chefs internationaux à Agadir pour réinterpréter l’huile d’argane dans des créations culinaires inspirées du terroir.
Enfin, un semi-marathon de l’arganier, prévu le 25 mai, et des formations en entrepreneuriat féminin et gestion durable viennent compléter un mois placé sous le signe de l’engagement citoyen et climatique.