Le Maroc s’engage résolument dans la construction de son avenir énergétique, avec un plan clair et ambitieux visant à faire du Royaume un acteur clé de la sécurité énergétique régionale. Face à une demande croissante en énergie et à des enjeux géopolitiques complexes, le Maroc met en place une série d’infrastructures modernes, destinées à renforcer ses capacités de stockage, à optimiser ses réseaux de gazoducs, et à développer ses ports pour le transbordement d’hydrocarbures. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie nationale globale qui, à terme, devrait garantir une indépendance énergétique et soutenir les objectifs de développement durable du pays.
Infrastructures et investissements stratégiques
La stratégie énergétique marocaine se construit sur plusieurs axes essentiels : l’optimisation des infrastructures existantes, l’extension des capacités de stockage et la mise en place de nouvelles connexions régionales. Le port de Jorf Lasfar, point névralgique pour le stockage de l’énergie, a vu ses capacités augmenter de 25 %, et un développement de 43 % des infrastructures de stockage de gaz butane a été réalisé grâce à la 4ème cavité de la SOMAS. Ces améliorations visent à accompagner une consommation énergétique en constante augmentation, qui a progressé de 6 % en 2024, avec un fort développement des produits comme le gasoil, le butane et le fuel.
À l’horizon 2030, le Maroc prévoit d’ajouter 2 millions de m³ de nouvelles capacités de stockage, dont 51 % destinés au gasoil. Cette extension s’accompagnera du développement des ports comme celui de Mohammedia, qui pourrait traiter 25 millions de tonnes par an, ou encore celui de Dakhla Atlantique, qui accueillera des installations permettant un transbordement de 5 millions de tonnes annuellement. Ces infrastructures renforcent l’ambition du Maroc de devenir un hub énergétique majeur, capable de desservir une demande de plus en plus importante en produits pétroliers et gaziers.
Une feuille de route gazière ambitieuse
La feuille de route gazière du Royaume, qui s’étend de 2025 à 2030, prévoit le développement de nouveaux gazoducs et de terminaux de GNL (Gaz Naturel Liquéfié), ainsi que l’expansion des infrastructures de transport de gaz. À court terme, la priorité sera donnée au développement des gazoducs nécessaires à la production domestique de gaz, en particulier ceux reliant les bassins de Tendrara et Anchois au GME (Gazoduc Maghreb-Europe). Parallèlement, de nouveaux terminaux GNL verront le jour, comme celui du port de Nador West Med, pour soutenir l’approvisionnement en gaz et accompagner la croissance du marché.
À plus long terme, le Maroc envisage l’interconnexion régionale avec les réseaux mauritanien et sénégalais, ainsi qu’une collaboration accrue dans le domaine de l’hydrogène vert. Cette stratégie vise non seulement à répondre aux besoins internes en gaz et en électricité, mais aussi à positionner le Maroc comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale.
Une intégration régionale au cœur de la stratégie
L’une des ambitions majeures du Royaume est d’intensifier son intégration régionale dans le secteur énergétique. Le Maroc est déjà le seul pays africain à être interconnecté au réseau énergétique européen, un atout stratégique majeur qui le place en position de corridor énergétique entre l’Europe, l’Afrique et le bassin atlantique. Cette interconnexion permet de renforcer la sécurité énergétique et d’optimiser les coûts, en particulier grâce au développement de projets transnationaux comme le gazoduc Maroc-Nigeria.
Le Maroc continue de renforcer cette intégration à travers des accords bilatéraux avec des pays voisins comme la Mauritanie, la France, et en collaborant avec des partenaires internationaux pour le développement de projets d’hydrogène vert, un secteur d’avenir dans la transition énergétique.
Une vision pour l’avenir : investir dans les infrastructures et la transition énergétique
Le Maroc ne cesse de rappeler l’importance d’accélérer les investissements dans les infrastructures énergétiques pour garantir une transition énergétique efficace et rapide. Lors de sa participation à la CERAWeek de 2025 à Houston, la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a réaffirmé la volonté du Royaume de développer une stratégie énergétique axée sur l’indépendance, l’efficacité et la durabilité.
Dans cette optique, le pays a d’ores et déjà investi 2 milliards de dollars dans les énergies renouvelables, qui représentent désormais 44 % de la capacité installée. Ce secteur continue de générer de nombreux emplois et de participer activement à la réduction de l’empreinte carbone du pays. Le Maroc envisage également une accélération des investissements dans l’ensemble du secteur énergétique, avec des projections ambitieuses pour 2025, année où des avancées significatives sont attendues en matière d’infrastructures et de nouvelles capacités énergétiques.
Le Maroc se positionne ainsi comme un leader dans la transition énergétique de la région, avec des projets structurants et une stratégie cohérente qui vise à garantir une sécurité énergétique renforcée et à devenir un acteur incontournable sur le marché mondial de l’énergie.
Avec ALM