Le projet titanesque du gazoduc Nigeria-Maroc continue de franchir des étapes décisives. Devant la Chambre des conseillers le mardi 13 mai, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a levé le voile sur les dernières avancées de cette future artère énergétique continentale.

Au cœur des annonces : l’approbation de l’accord intergouvernemental encadrant le projet, ainsi que de la convention relative au pays hôte, récemment validés lors d’une réunion ministérielle réunissant les États partenaires. Ce cadre juridique marque une avancée majeure dans la concrétisation du gazoduc, fruit d’une coopération stratégique entre le Maroc et le Nigeria.

Une progression par étapes et un investissement colossal

La ministre a souligné que les études de faisabilité et les premières études d’ingénierie sont désormais achevées. Le tracé optimal de l’infrastructure a également été défini. Une « société à objet spécifique » est en cours de création entre les deux parties, marocaine et nigériane, en vue de préparer la décision finale d’investissement attendue d’ici fin 2025.

Estimé à 25 milliards de dollars, ce projet hors normes ambitionne de transformer profondément le paysage énergétique régional. Il doit permettre, à terme, de transporter entre 15 et 30 milliards de mètres cubes de gaz par an sur une distance de plus de 6 000 kilomètres, traversant 13 pays africains et desservant environ 400 millions de personnes.

Un catalyseur pour l’intégration africaine et la transition énergétique

Bien au-delà de ses dimensions techniques, le gazoduc Nigeria-Maroc s’inscrit dans une vision géostratégique ambitieuse. Pour Leila Benali, ce mégaprojet est porteur d’une dynamique nouvelle en matière de développement économique, industriel et numérique. Il s’impose comme un levier de croissance inclusive, tout en renforçant la souveraineté énergétique du continent.

Ce gazoduc s’insère également dans la volonté du Maroc de se positionner comme un hub énergétique incontournable entre l’Afrique, l’Europe et l’Atlantique. Une ambition que vient appuyer le lancement récent d’un appel à manifestation d’intérêt pour la mise en place d’une infrastructure nationale de gaz naturel. Cette dorsale interne reliera Nador à Dakhla via Kénitra et Mohammedia, avec pour objectif de l’interconnecter au futur réseau continental.

Une vision de long terme en phase avec les défis énergétiques globaux

Le projet du gazoduc Nigeria-Maroc est bien plus qu’une infrastructure. Il traduit une volonté commune d’anticiper les mutations du marché énergétique mondial, tout en renforçant la coopération Sud-Sud. Dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques et des urgences climatiques, ce corridor énergétique représente une réponse concrète aux besoins croissants en énergie propre et accessible pour des millions d’Africains.

Avec cette initiative, le Maroc affirme son rôle de catalyseur de l’intégration régionale et de la transition énergétique sur le continent.

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