La protection du patrimoine forestier marocain gagne en efficacité grâce à une coopération renforcée entre la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) et l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF). Les deux institutions entendent conjuguer leurs efforts pour mieux répondre à l’ampleur des menaces environnementales, dans le cadre de la stratégie nationale « Forêts du Maroc 2020-2030 ».

C’est à l’Institut Royal de Police de Kénitra que les grandes lignes de cette collaboration ont été réaffirmées à l’occasion d’une journée d’étude dédiée à la lutte contre les atteintes à la faune et au patrimoine forestier. Dans un discours lu en son nom par Mohamed Dkhissi, directeur central de la police judiciaire, Abdellatif Hammouchi a souligné l’importance stratégique que la DGSN accorde à ce combat.

Technologie, formation et synergie des acteurs

Pour répondre aux formes nouvelles de criminalité environnementale, la DGSN mise sur l’innovation technologique et le renforcement des compétences. Des moyens scientifiques de pointe sont mobilisés dans les enquêtes, et des programmes de formation spécialisés viennent soutenir les capacités des agents engagés sur le terrain.

Cette approche intégrée vise à préserver les ressources forestières et hydriques, en droite ligne avec la vision royale ayant présidé au lancement de la stratégie « Forêts du Maroc ». L’objectif est de parvenir à une gestion durable et équilibrée, conciliant préservation du capital naturel et valorisation économique des ressources.

Une menace qui évolue

Le constat est sans appel : les menaces qui pèsent sur les forêts marocaines s’intensifient. Toufiq Azroual, directeur du capital humain et de la logistique à l’ANEF, a notamment pointé du doigt la transformation inquiétante de certains délits de subsistance en crimes structurés, opérés par des réseaux organisés. Les pressions issues du changement climatique, de l’urbanisation et de la surexploitation aggravent cette vulnérabilité.

Face à cela, l’ANEF revoit ses méthodes et adapte la formation de sa police forestière. Le dispositif prévoit une montée en compétences continue, des ressources renforcées et des outils modernisés pour une intervention plus réactive et plus ciblée.

Vers une réponse coordonnée et durable

Les deux institutions appellent à une unification des efforts et à un partage renforcé des expériences. Il s’agit de construire des dispositifs juridiques et techniques à la hauteur des défis, et d’élaborer ensemble des plans d’action préventifs et répressifs. La coopération étroite entre la DGSN, l’ANEF, le pouvoir judiciaire et le ministère public est jugée essentielle pour structurer une réponse pérenne.

Cette journée d’étude aura permis de jeter les bases d’une coordination institutionnelle plus étroite, dans l’ambition partagée de préserver le patrimoine forestier national, et plus largement, de défendre les équilibres écologiques du Maroc.

Avec Le Matin

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