La Cour des comptes, dans son rapport annuel 2023-2024, met en lumière des insuffisances dans le cadre de gouvernance du secteur énergétique au Maroc. Elle appelle à des réformes structurantes pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030, en particulier dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

Un bilan en deçà des attentes

Malgré les ambitions affichées par la stratégie énergétique nationale, les résultats restent modestes. Le taux d’économie d’énergie n’a atteint que 5,8%, bien loin de l’objectif de 20% à l’horizon 2030. Par ailleurs, les réserves stratégiques de produits pétroliers demeurent insuffisantes : elles s’établissent à seulement 32 jours pour le gasoil, 37 jours pour l’essence et 31 jours pour le gaz butane, alors que la loi impose un minimum de 60 jours.

Recommandations pour une gouvernance renforcée

La Cour insiste sur la nécessité d’une stratégie nationale d’efficacité énergétique, accompagnée de mécanismes incitatifs pour encourager les initiatives en la matière. Elle recommande également :

  • Des contrats-programmes entre l’État et les établissements publics du secteur énergétique, garantissant une gestion plus efficace basée sur des engagements mutuels.
  • Une réforme accélérée du secteur de l’électricité, notamment à travers la séparation des rôles entre les acteurs, la publication des textes juridiques manquants et la mise en place d’un gestionnaire de réseau de transport.
  • Le transfert des installations d’énergies renouvelables de l’ONEE (Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable) à MASEN (Agence Marocaine pour l’Énergie Durable).

Gestion des réserves stratégiques et stratégie gazière

Concernant la sécurité énergétique, la Cour recommande la création de mécanismes de gestion et de contrôle des stocks de sécurité. Ces mesures viseraient à atténuer l’impact des fluctuations des prix internationaux sur les consommateurs marocains. Elle appelle également à l’élaboration d’une stratégie gazière concertée, dotée d’un cadre juridique clair, pour favoriser un marché gazier transparent et attractif pour les investisseurs.

Une transition énergétique à accélérer

La Cour des comptes souligne que le Maroc doit impérativement revoir ses mécanismes de gouvernance énergétique pour atteindre ses objectifs à long terme. Ces recommandations interviennent dans un contexte où la transition énergétique est cruciale pour la compétitivité économique et l’indépendance énergétique du pays.

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