Face à l’urgence climatique, le Maroc affiche une politique environnementale ambitieuse, visant la neutralité carbone d’ici 2050. Le pays a renforcé son implication internationale depuis la COP22 à Marrakech et a mis en place des stratégies de développement durable et de réduction des émissions de GES.
Investissements Massifs Nécessaires
La décarbonation de l’économie marocaine nécessite des investissements massifs. La Banque mondiale estime un effort financier de 78,8 milliards de dollars sur 2020-2030, soit 7,2 milliards par an (5,2% du PIB). Le secteur privé doit jouer un rôle crucial, mais les finances publiques seront essentielles.
Financement International et Fiscalité Environnementale
Le Maroc a obtenu 1,3 milliard de dollars de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité du FMI, conditionné à des réformes des finances publiques vertes. Bank-Al-Maghrib investit dans des obligations vertes pour diversifier ses réserves de change. La fiscalité environnementale, bien que mentionnée dans la Charte de l’environnement, n’est pas encore pleinement intégrée dans le code général des impôts, mais des initiatives comme la taxe carbone sont en préparation.
Mobilisation des Finances Publiques Vertes
Le Maroc entend mobiliser les finances publiques vertes pour orienter les pratiques des acteurs publics. Un prêt de 80 millions d’euros de l’AFD soutient cette transition à travers cinq axes : budget vert, commande publique durable, obligations vertes, pilotage durable des établissements publics et élaboration d’une taxonomie de la finance verte.
Contributions des Grandes Entreprises et Agences Publiques
Les plans d’investissement d’entreprises comme OCP et l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) sont clés pour atteindre les objectifs de décarbonation. OCP prévoit un programme de 130 milliards de dirhams pour 2023-2027, et MASEN prévoit près de 8,7 milliards de dirhams d’investissements en 2024.
Cette réorientation des finances publiques est essentielle pour atteindre les ambitions du Maroc en matière de décarbonation de son économie.