Le chantier de la future station de dessalement de Casablanca franchit une étape cruciale avec la finalisation de son montage financier. La société Al Baidaa Desalination Company (ADEC), en charge du projet, a annoncé le bouclage d’un financement de 5,2 milliards de dirhams, structuré en project finance, un modèle prisé pour les infrastructures d’envergure.
Un montage financier à dimension internationale
Le financement réunit des partenaires de premier plan. Le cœur du dispositif repose sur un apport de plus de 3,2 milliards de dirhams (320 millions d’euros) issus du Fonds espagnol pour l’internationalisation des entreprises (FIEM) et de Société Générale France, cette dernière bénéficiant d’une garantie de l’agence espagnole CESCE (Crédito y Caución à l’exportation). Le reste est assuré par un trio bancaire marocain composé d’Attijariwafa Bank, de la Banque Centrale Populaire (BCP) et de Bank of Africa, pour un total de 1,8 milliard de dirhams.
Cette mobilisation de financements mixtes, publics et privés, locaux et étrangers, traduit la solidité économique du projet et la confiance des institutions dans sa viabilité à long terme.
Une méga-station aux ambitions africaines
Avec une capacité prévue de 300 millions de mètres cubes par an, la station de Casablanca deviendra la plus grande d’Afrique et l’une des plus importantes à l’échelle mondiale. Elle fournira annuellement 250 millions de m³ d’eau potable à plus de 7,5 millions de personnes dans les régions de Casablanca, Settat et Berrechid. Les 50 millions de m³ restants seront dédiés à l’irrigation, notamment dans la zone agricole de Sidi Rahhal, apportant une réponse concrète aux défis de stress hydrique dans le pays.
Une infrastructure verte et résiliente
L’usine sera alimentée en énergie verte grâce à un parc éolien de 360 MW en construction à Bir Anzarane (Dakhla-Oued Eddahab), développé par Green of Africa Dakhla. Ce recours aux énergies renouvelables s’inscrit dans la stratégie marocaine de transition énergétique et vise à assurer un fonctionnement durable, tout en réduisant les coûts à long terme.
Un partenariat hispano-marocain structurant
Le consortium en charge de la conception, de la construction et de l’exploitation regroupe l’espagnol Acciona Agua et Green of Africa, joint-venture marocaine fondée par Akwa Group et O Capital Group. Implantée sur un terrain de 50 hectares à 40 km au sud de Casablanca, la station entrera en service en deux temps : fin 2026 pour la première phase (200 millions de m³/an), puis en 2028 pour l’extension à 300 millions.
Les travaux, déjà entamés depuis le 1er avril 2024 sur fonds propres des actionnaires d’ADEC, avancent selon le calendrier prévu. Le projet est conçu pour une exploitation sur 30 ans dans le cadre d’un partenariat public-privé avec l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), garantissant à la fois performance technique et gouvernance durable.