La 16e Conférence des Nations unies sur la désertification (COP16) réunit jusqu’au 13 décembre 196 pays et l’Union européenne en Arabie saoudite. Ce sommet examine l’urgence de la dégradation des terres arables, un enjeu amplifié par les activités humaines et les changements climatiques.
Une désertification progressive, mais alarmante
Contrairement à l’idée simpliste de « l’avancée du désert », la désertification désigne la dégradation des sols dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches. Ce phénomène est visible à travers l’assèchement des sols et la perte de fertilité, comme l’explique Anne-Marie Lézine, paléoécologiste et directrice de recherche au CNRS. Bien que la transformation d’une terre en désert soit un processus long, les sécheresses récurrentes et intensifiées accélèrent ce phénomène. Selon le rapport du GIEC, ces épisodes, désormais qualifiés de « nouvelle norme », touchent des régions variées, de l’Afrique au pourtour méditerranéen, en passant par l’Asie et l’Amérique du Sud.
L’impact des pratiques humaines
L’agriculture intensive, le surpâturage et les méthodes agricoles inadaptées contribuent fortement à cette dégradation. En Afrique sahélienne, par exemple, le surpâturage appauvrit les sols et les rend vulnérables à l’érosion, tandis que dans des pays comme l’Espagne ou le Chili, l’irrigation excessive pour la production agricole épuise les ressources en eau et menace les écosystèmes. La tragédie de la mer d’Aral illustre bien ce phénomène : les détournements massifs de cours d’eau pour les cultures de coton ont conduit à la quasi-disparition de ce lac, laissant place à un désert salin stérile.
Un cercle vicieux écologique
La désertification crée des boucles négatives. Les sols appauvris piègent moins de carbone, ce qui aggrave les émissions de gaz à effet de serre et, par ricochet, le réchauffement climatique. Ce dernier intensifie à son tour les sécheresses et les phénomènes climatiques extrêmes, accentuant encore la fragilité des écosystèmes.
Quelles solutions ?
Les initiatives telles que le projet de la « Grande muraille verte » au Sahel visent à restaurer et protéger les couvertures végétales pour renforcer la résilience des sols face aux sécheresses. Cependant, des efforts coordonnés au niveau global sont nécessaires pour limiter les pratiques agricoles destructrices, préserver les ressources en eau et réduire l’empreinte écologique des activités humaines.
La COP16 met en lumière ces enjeux critiques et invite la communauté internationale à agir pour freiner ce processus, qui met en péril la sécurité alimentaire et les conditions de vie de millions de personnes.
Avec francetvinfo.fr