Les échanges lors du Casablanca Climate Leadership Forum (CCLF) 2024, qui s’est tenu du 23 au 25 octobre à l’initiative de ESCA Ecole de Management, ont révélé l’urgence et le potentiel de la collaboration intersectorielle pour renforcer la résilience climatique en Afrique.
Ce forum, organisé sous le thème “Défis globaux, solutions locales : adapter les stratégies climatiques internationales aux réalités économiques africaines”, dans le cadre du réseau Business Schools for Climate Leadership (BS4CL) Africa, a démontré comment le monde académique, le gouvernement et l’industrie peuvent s’unir pour promouvoir des pratiques durables, adaptées aux besoins spécifiques du continent, indique ESCA Ecole de Management dans un communiqué.
Réunissant plus de 50 experts, décideurs politiques et leaders du monde des affaires, venus de 15 pays, tous engagés à relever les défis climatiques de l’Afrique à travers des solutions pratiques et collaboratives, cet événement a été l’occasion pour le climatologue Alexander Kolker de souligner le rôle essentiel des écosystèmes naturels, les qualifiant de “premiers défenseurs contre les impacts du changement climatique”.
Les intervenants ont également mis en avant le rôle transformateur de l’éducation dans l’adoption de pratiques durables, comme l’a souligné Sherwat Elwan Ibrahim (American University in Cairo) : “Intégrer la durabilité dans nos programmes est essentiel pour préparer des leaders qui comprennent la réalité climatique de l’Afrique et peuvent impulser un changement significatif”.
En outre, le forum a abordé la nécessité de cadres d’investissement transparents, Abdalah Mokssit (GIEC) insistant sur leur importance pour renforcer la résilience climatique. De son côté, Thami Ghorfi (ESCA Ecole de Management) a averti que “les défis climatiques détruisent de la valeur”, mettant en avant l’importance de recherches et de programmes pédagogiques pertinents pour faire face à ces enjeux pressants.
Ces réflexions ont donné naissance à l’Appel à l’Action du Casablanca Climate Leadership Forum, une initiative collective visant à promouvoir le leadership climatique de l’Afrique.
Le forum a élaboré des recommandations concrètes, combinant leadership, éducation, engagement communautaire et technologies innovantes pour relever les défis climatiques propres au continent africain. Ensemble, ces actions établissent les bases de solutions transformatrices pour un avenir durable en Afrique :
1. Promouvoir un leadership et une éducation axés sur le climat : Les écoles de management et les universités doivent former des leaders responsables et orientés vers la communauté, capables de traiter les enjeux climatiques comme des défis humains. Cela inclut l’intégration de principes de résilience climatique et de durabilité dans les programmes, les initiatives de leadership et les campagnes de sensibilisation, pour encourager les diplômés et les membres de la communauté à défendre des efforts de résilience.
2. Rendre les connaissances climatiques accessibles aux secteurs informels et locaux : Les institutions éducatives peuvent combler le fossé des connaissances en rendant l’information climatique accessible aux secteurs informels et locaux. Par le biais d’ateliers, de supports faciles à comprendre et d’engagement communautaire, les parties prenantes peuvent démystifier les questions climatiques et aider les communautés à adopter des pratiques durables.
3. Renforcer la recherche et le plaidoyer pour des politiques climatiques axées sur l’Afrique : Les institutions doivent orienter leurs recherches vers des solutions climatiques localisées et réalisables, adaptées aux réalités africaines. En collaborant sur des recherches mettant en avant les pratiques régionales réussies, elles peuvent favoriser le plaidoyer auprès des décideurs pour adopter des politiques climatiques fondées sur des preuves et centrées sur l’Afrique.
4. Développer des partenariats communautaires pour des solutions climatiques locales : Créer des partenariats avec des organisations locales, des ONG et des groupes communautaires permet de mobiliser des ressources et des connaissances pour des projets climatiques à fort impact, portés par les communautés. Ces partenariats devraient se concentrer sur des solutions pratiques, telles que la gestion durable des ressources, la réduction des déchets et des programmes d’éducation climatique locaux répondant aux défis spécifiques des communautés.
5. Élargir l’engagement des écoles de management au-delà du cadre académique : Les écoles de management peuvent jouer un rôle de premier plan dans l’action climatique en s’engageant activement dans des projets communautaires, en conseillant sur des pratiques commerciales durables et en collaborant avec le secteur privé pour mettre en œuvre des initiatives de résilience. L’intégration de projets pratiques axés sur la durabilité dans le parcours éducatif prépare les étudiants à appliquer leurs compétences aux besoins climatiques de l’Afrique.
6. Soutenir et renforcer les initiatives de reboisement et de conservation menées par les communautés : Les écoles, institutions publiques et entités privées peuvent allouer des ressources pour soutenir et développer des projets de reboisement et de conservation portés par les communautés. En facilitant des programmes de bénévolat, en finançant des initiatives locales et en fournissant une expertise, elles peuvent encourager la gestion environnementale à long terme et la protection de la biodiversité.
7. Établir des pratiques de reporting et de responsabilité climatiques dans les secteurs éducatifs et privés : Encourager l’adoption de rapports sur la durabilité et les émissions au sein des écoles de management et de leurs partenaires du secteur privé. L’établissement de cadres de reporting interne peut améliorer la transparence et définir un standard de responsabilité environnementale, démontrant un engagement envers des pratiques respectueuses du climat.
8. Améliorer l’accès aux financements climatiques pour les PME et les entreprises sociales : Par le biais de partenariats et de partage de ressources, les institutions éducatives peuvent aider les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises sociales à accéder aux financements climatiques disponibles. En soutenant les demandes de subventions, en offrant des formations et en facilitant des opportunités de réseautage, elles peuvent encourager les entreprises locales à adopter des pratiques durables.
“Ces actions essentielles ont été élaborées sur la base des recommandations d’un réseau diversifié d’experts mondiaux et africains, de chercheurs et de leaders du secteur privé et public, tous engagés à faire avancer ces initiatives. Grâce au comité organisateur du Casablanca Climate Leadership Forum jouant un rôle de catalyseur, ESCA École de Management collaborera étroitement avec tous les participants pour transformer ces actions en projets concrets, assurant ainsi la résilience de l’Afrique et son leadership dans le mouvement climatique mondial”, conclut le communiqué.