Alors que l’année 2025 touche à sa fin, le bilan énergétique mondial reste contrasté. Selon le rapport Coal 2025 publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la consommation mondiale de charbon a de nouveau atteint un niveau record, malgré la forte progression des énergies renouvelables.

En 2025, la demande mondiale de charbon a augmenté de 0,5 %, pour s’établir à 8,85 milliards de tonnes, après une année 2024 déjà historique. Si l’AIE estime que cette demande pourrait avoir atteint un plateau, une baisse franche n’est pas attendue avant la fin de la décennie.

La Chine, acteur central du marché

Premier consommateur mondial, la Chine concentre à elle seule 56 % de la demande globale. Si sa consommation n’a pas progressé en 2025, le pays demeure le pilier du marché mondial du charbon. Cette position s’explique notamment par la mise en service continue de nouvelles centrales, malgré des records parallèles dans le déploiement du solaire et de l’éolien.

Paradoxalement, la capacité installée en énergies renouvelables en Chine dépasse désormais celle des centrales thermiques. Toutefois, la croissance rapide de la demande en électricité et les impératifs de sécurité énergétique maintiennent un recours élevé au charbon.

Des évolutions contrastées selon les régions

En Inde, deuxième marché mondial, la demande a reculé de 3 % en 2025. Cette baisse reste conjoncturelle, liée à une consommation électrique plus faible et à une production hydroélectrique exceptionnelle grâce à des moussons abondantes.

Aux États-Unis, la tendance s’est inversée. Après plus de quinze ans de recul, la consommation de charbon repart à la hausse, soutenue notamment par un contexte politique favorable aux centrales menacées de fermeture.

Dans l’Union européenne, la baisse de la demande s’est limitée à 3 %, contre une moyenne de 18 % sur la période 2023-2024. Ce ralentissement s’explique principalement par une production hydroélectrique et éolienne inférieure aux attentes.

Une transition encore fragile

Selon l’AIE, la demande mondiale de charbon devrait se stabiliser à court terme, avant un léger recul d’ici 2030, sous l’effet de la montée en puissance des énergies renouvelables, du nucléaire et du gaz naturel liquéfié. Toutefois, cette trajectoire reste incertaine.

L’évolution future dépendra largement de la Chine, mais aussi de plusieurs facteurs clés : croissance économique, choix politiques en matière de sécurité énergétique, conditions climatiques et capacité des réseaux à intégrer les renouvelables. Une hausse plus rapide que prévue de la demande mondiale d’électricité ou un ralentissement du déploiement des énergies propres pourrait prolonger la dépendance au charbon, avec des conséquences directes sur le climat et les marchés énergétiques mondiaux.

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