Respirer un air de qualité, accéder à une eau potable et évoluer dans un cadre de vie sûr et équilibré relèvent désormais d’un droit humain fondamental. Depuis 2022, ce droit est reconnu comme universel par les Nations Unies. Au Maroc, cette reconnaissance s’inscrit dans une dynamique engagée depuis plus d’une décennie, avec une consécration constitutionnelle dès 2011, affirmant à la fois le droit de chaque citoyenne et citoyen à un environnement préservé et la responsabilité de l’État d’en assurer la protection.

Au cœur de cette approche figure la notion de justice environnementale. Elle repose sur un principe essentiel : garantir que les défis écologiques ne creusent pas davantage les inégalités existantes. Si les effets de la pollution, de la raréfaction des ressources en eau ou de la dégradation des sols concernent l’ensemble du territoire, leurs conséquences se révèlent plus lourdes dans les zones rurales et les quartiers défavorisés, où les capacités de prévention et d’adaptation sont limitées.

Les sécheresses prolongées, l’érosion des terres agricoles et les disparités dans la gestion des déchets accentuent ces vulnérabilités. Dans de nombreuses régions rurales, l’accès à l’eau potable reste une contrainte quotidienne, une charge souvent assumée par les femmes, directement touchées par la collecte et la gestion domestique de cette ressource. La justice environnementale vise ainsi à instaurer une équité réelle, afin que les bénéfices du développement durable profitent à tous, sans distinction liée au territoire, au genre ou au niveau de revenu.

Depuis plus de dix ans, le Maroc s’affirme comme un acteur régional engagé dans la transition verte. De l’organisation de la COP22 à Marrakech à la mise en œuvre de politiques structurantes telles que la Stratégie Nationale de Développement Durable, le Royaume a opté pour un modèle axé sur la durabilité, l’efficacité énergétique et la préservation des ressources naturelles.

Cette orientation traduit une vision de long terme, cherchant à concilier croissance économique et respect de l’environnement. Toutefois, la réussite de cette transition ne se limite pas aux investissements ou aux infrastructures. Elle se mesure également à la capacité du pays à garantir concrètement les droits environnementaux de l’ensemble de la population, à travers des politiques inclusives, des institutions solides et une sensibilisation accrue des citoyennes et citoyens.

Dans ce contexte, le Programme des Nations Unies pour le développement accompagne le Maroc afin d’ancrer la justice environnementale au cœur des politiques publiques et des pratiques quotidiennes. Son action s’organise autour de plusieurs leviers complémentaires.

Le premier vise à rendre le droit environnemental accessible au plus grand nombre. Cela se traduit par l’élaboration d’un guide digital consacré aux lois environnementales marocaines, destiné aux universités, aux administrations et aux associations, afin de faciliter la compréhension et la défense de ces droits. En parallèle, des ateliers de sensibilisation sont organisés dans différents lycées et régions, avec pour objectif de familiariser les jeunes aux enjeux de la durabilité et du droit environnemental.

Un deuxième axe concerne le renforcement des institutions et des capacités nationales. En partenariat avec la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme, le PNUD soutient la formation des acteurs publics afin d’améliorer le suivi, la gouvernance et le rapportage liés aux droits environnementaux, tout en intégrant une approche tenant compte du genre et de l’inclusion.

Enfin, l’encouragement de la participation citoyenne et communautaire constitue un pilier essentiel de cette démarche. Le PNUD appuie les organisations locales et les associations de jeunesse afin qu’elles jouent un rôle actif de sensibilisation et de plaidoyer au niveau territorial, en favorisant des solutions adaptées aux réalités climatiques et sociales locales.

Faire du droit à un environnement sain une réalité concrète revient à poser les bases d’un contrat social renouvelé entre l’État, les institutions et la société. Cela implique de reconnaître que la protection de la nature, la gestion durable des ressources et la lutte contre la pollution sont des conditions indispensables à la dignité humaine, à la santé publique et à la prospérité collective.

Si des avancées significatives ont déjà été réalisées, le processus reste en construction. Chaque initiative, chaque formation et chaque politique publique contribue à cet objectif, tout comme les actions individuelles. S’informer, participer à des projets locaux, adopter des comportements écoresponsables ou sensibiliser son entourage sont autant de leviers d’engagement.

Au PNUD Maroc, la conviction est claire : il ne peut y avoir de développement humain durable sans justice environnementale. Protéger l’environnement revient à protéger les droits humains, et faire vivre le droit à un environnement sain, c’est garantir aux générations présentes et futures la possibilité d’évoluer dans un cadre de vie sûr, équitable et durable.

Source: undp.org

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