Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, a effectué, mercredi, une visite de terrain dans les provinces d’El Jadida et de Benslimane, relevant de la région Casablanca-Settat.

Cette visite a porté sur l’état d’avancement de trois programmes agricoles structurants dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie “Génération Green 2020–2030”, visant la résilience climatique, la durabilité des systèmes de production, l’amélioration du revenu agricole et la création d’opportunités économiques en milieu rural.

Il s’agit du Programme national de plantation du cactus résistant à la cochenille, du Programme national de semis-direct, et du Programme intégré de développement de l’irrigation de complément des céréales.

Dans une déclaration à la presse, le ministre a expliqué que ces “trois projets structurants s’inscrivent dans le cadre de la stratégie Génération Green et visent à soutenir l’agriculteur et renforcer la résilience de notre agriculture dans un contexte de changements climatiques”.

Concernant le Programme national de plantation du cactus résistant à la cochenille sur une superficie de 122.000 hectares (ha), M. El Bouari a fait savoir que 50% des objectifs fixés ont été atteints à ce jour, en attendant la réalisation de 100% des objectifs d’ici 2027″.

Le deuxième projet, a-t-il poursuivi, porte sur le déploiement de semis direct, avec un objectif d’un million d’ha d’ici 2030, notant que cette technique est particulièrement économe en eau.

“De même, pour assurer un bon rendement céréalier, nous avons lancé un programme de développement de l’irrigation de complément d’un 1 million d’ha de céréales pour renforcer notre souveraineté alimentaire et garantir une récolte de 70 à 80 millions de quintaux quelles que soit les conditions pluviométriques”, a-t-il souligné.

Dans une déclaration à la MAP, le coordinateur national du programme de multiplication du cactus résistant à la cochenille à l’Institut National de la Recherche agronomique (INRA), Mohamed Sbaghi, a indiqué que le ministère a mis en œuvre un programme d’urgence reposant sur des traitements chimiques rapides, l’arrachage et l’enfouissement des plants infestés, ainsi qu’un programme de recherche confié à l’INRA, axé sur la lutte biologique, les produits naturels et la sélection de variétés résistantes.

  1. Sbaghi a précisé que, grâce à la collaboration étroite entre les structures centrales et régionales du ministère, l’INRA est parvenu à identifier huit variétés de cactus résistantes, qui ont ensuite été inscrites au catalogue officiel des variétés de semences du Maroc, une avancée majeure pour la reconstitution et la pérennisation de cette filière stratégique.

Il a ajouté qu’en 2017, l’Institut a procédé à la création d’un “parc à bois de matériel de base” à Zemamra, à partir duquel ont été mises en place onze plateformes nationales destinées à la multiplication du matériel végétal, permettant de pallier le manque initial de plants résistants et de lancer la plantation à grande échelle.

Le coordinateur national a, en outre, fait état de la production de plus de 16,3 millions de plants entre 2021 et 2025, précisant qu’à partir de 2026, la production annuelle atteindra 6 millions de plants, destinée à reconstituer 122.000 ha à l’horizon 2028 pour un investissement estimé à 1,4 milliard de dirhams (MMDH), ceci en plus de 100.000 ha additionnels actuellement à l’étude.

La filière du cactus figure parmi les filières prioritaires de la stratégie Génération Green, en raison de son rôle économique, social et environnemental majeur, notamment dans les zones arides et semi-arides. Dans le périmètre des Doukkala, 1.600 ha sont programmés en plantation, dont 880 ha réalisés à ce jour.

Dans le cadre de la transition agroécologique, le ministère a lancé en 2021 un programme national de semis direct, visant à atteindre 1 million d’ha en 2030.

Depuis le démarrage du programme, 169 000 ha ont été conduits en semis direct, avec des rendements enregistrant une augmentation significative par rapport au semis conventionnel, confirmant la rentabilité économique et la pertinence technique de cette pratique.

À l’échelle nationale, le programme mobilise 866 semoirs bénéficiant à 400 coopératives agricoles, d’un investissement global de 54 MDH, dont 11 MDH ont été accordés par le Fonds de développement agricole.

Au niveau de la province de Benslimane, le ministre, qui était accompagné du gouverneur de la province, El Hassan Boukouta, a suivi une présentation sur le Programme de développement de l’irrigation de complément des céréales. Visant un potentiel de 1 million d’ha, ce programme a pour objectif d’atténuer la volatilité de la production céréalière et de renforcer la sécurité alimentaire nationale.

Ce programme s’appuie sur la sécurisation des besoins en eau des assolements céréaliers dans les périmètres irrigués existants sur 500 000 ha, et l’aménagement de 500 000 ha supplémentaires dans les grandes plaines céréalières.

Dans la région de Casablanca-Settat, ce programme prévoit la réalisation d’infrastructures d’adduction et de distribution d’eau à partir du projet d’interconnexion des bassins de Bouregreg-Oum Errabia, pour développer l’irrigation de complément sur environ 100 000 ha. Cette initiative favorisera le développement de périmètres céréaliers à haute productivité, basés sur des assolements céréales/légumineuses, et contribuera à un développement territorial plus équilibré et durable.

MAP

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