À l’occasion de la présentation du budget de son département dans le cadre du projet de loi de finances 2026, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a exposé les grandes priorités du Maroc pour l’année à venir : accélérer l’Offre Maroc en hydrogène vert, renforcer les capacités nationales de stockage d’énergie et poursuivre la prospection pétrolière afin d’assurer la sécurité énergétique du pays.

L’hydrogène vert, pilier de la transition énergétique

Le projet Offre Maroc Hydrogène Vert constitue le fer de lance de cette stratégie. Conçu pour positionner le Royaume parmi les futurs exportateurs majeurs d’énergie propre, il prévoit la mise en place de 20 gigawatts de capacités renouvelables, 10 gigawatts d’électrolyseurs et la production potentielle de 8 millions de tonnes de dérivés d’hydrogène vert. Ces chiffres, à ce stade théoriques, dépendent encore de la validation finale des investisseurs et de l’État.

La ministre a souligné que les travaux du comité de pilotage ont permis d’établir les critères d’évaluation des investisseurs et de dresser une première liste de candidats retenus. Les premiers contrats de réservation de terrains devraient être signés sous peu au profit de six groupes nationaux et internationaux, tandis que la phase préliminaire du projet Chbika 1 vient d’être achevée. Une deuxième vague d’investisseurs est également en préparation.

Des retombées régionales et économiques attendues

L’Offre Maroc ne se limite pas à la transition énergétique. Elle promet des retombées économiques et sociales considérables, notamment pour les six régions concernées, dont Drâa-Tafilalet, l’Oriental et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Création d’emplois, infrastructures locales et transfert de savoir-faire figurent parmi les bénéfices directs de ces investissements massifs.

Le stockage d’énergie, un levier stratégique

Sur le volet du stockage, le Maroc a enregistré une hausse de 30 % de ses capacités entre 2021 et 2025, atteignant plus d’un million de mètres cubes pour un investissement global de 2,8 milliards de dirhams. Pour 2026, le ministère prévoit d’ajouter 449.000 m³, avant d’atteindre près de 455.000 m³ supplémentaires à l’horizon 2030, pour un total d’investissements dépassant 2,3 milliards de dirhams.

Les réserves nationales de produits pétroliers dépassent désormais 3 millions de mètres cubes, dont 2,3 millions pour les produits liquides et 799.000 m³ pour les gaz de pétrole liquéfiés, majoritairement reliés aux ports. Ces capacités permettent de couvrir entre 55 et 100 jours de consommation, selon le type de produit, bien au-delà du seuil légal de 60 jours fixé par la réglementation.

Prospection pétrolière : un secteur toujours actif

Enfin, Leila Benali a fait le point sur les travaux menés par l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et ses partenaires. En 2025, 13 compagnies pétrolières opèrent dans 13 projets de recherche, onshore et offshore. Les investissements cumulés atteignent 192 millions de dirhams à fin juin. Le portefeuille actuel compte 9 concessions d’exploitation, 45 permis de recherche et 3 permis d’exploration, couvrant plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés.

Une vision intégrée pour 2026

À travers ces chantiers, le Maroc confirme son ambition de devenir un acteur majeur de la transition énergétique mondiale, tout en préservant son autonomie stratégique. Entre l’hydrogène vert, les infrastructures de stockage et la valorisation du potentiel pétrolier, le pays mise sur un mix énergétique diversifié, résilient et tourné vers l’avenir.

Avec L’Économiste.

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