La Thaïlande risque de perdre entre 7 % et 14 % de son produit intérieur brut (PIB) d’ici 2050 si elle ne prend pas des mesures rapides pour s’adapter aux effets du changement climatique, avertit un rapport de la Banque mondiale.

La perte de productivité liée à la chaleur constituera la principale menace économique, touchant les travailleurs de tous les secteurs. À Bangkok, chaque degré Celsius supplémentaire pourrait coûter jusqu’à 3,8 milliards USD en décès, perte de productivité et hausse de la consommation énergétique, soit près de 2 % du PIB de la capitale.

Le rapport souligne également que l’érosion côtière affecte déjà 30 % du littoral thaïlandais et pourrait coûter au secteur du tourisme 1 milliard USD par an d’ici le milieu des années 2040, tandis que la rareté de l’eau s’aggravera dans plusieurs régions agricoles et industrielles.

La Banque mondiale estime à 219 milliards USD les investissements nécessaires sur les 25 prochaines années pour renforcer la résilience climatique — un effort équivalant à 2,4 % du PIB cumulé, mais dont les retombées économiques seraient largement positives. Ces investissements pourraient accroître le PIB annuel de 4 à 5 % d’ici 2050, notamment grâce à des projets de gestion des inondations, de protection côtière et d’infrastructures de refroidissement.

Le document met également en garde contre les risques de transition si la Thaïlande tarde à aligner sa décarbonation sur celle de ses partenaires commerciaux. Près de 78 % des multinationales envisagent d’exclure les fournisseurs à forte empreinte carbone dès 2025, et des dispositifs tels que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE pourraient peser sur les exportations thaïlandaises.

La réforme du secteur électrique est jugée prioritaire pour favoriser la concurrence dans les énergies renouvelables, moderniser le réseau et améliorer l’intégration régionale. Cette transition pourrait réduire les coûts de l’électricité et éviter plus de 15.000 décès prématurés par an grâce à une meilleure qualité de l’air.

La Thaïlande, qui accueillera en 2026 les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, figure parmi les dix pays les plus exposés aux inondations, un risque particulièrement élevé dans le bassin du Chao Phraya, qui concentre 40 % de la population et 66 % du PIB national.

MAP Ecology

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