La Banque mondiale prévoit de financer à hauteur de 250 millions de dollars un programme de gestion des déchets solides municipaux (GDSM) au Maroc. Destiné à renforcer la durabilité financière et environnementale du secteur, ce programme vise à répondre à l’augmentation de la production de déchets due à l’urbanisation et aux modes de consommation croissants. Il sera mis en œuvre par le ministère de l’Intérieur, en collaboration avec plusieurs partenaires, dont le ministère de la Transition énergétique et les municipalités impliquées.
Un partenariat renforcé
Avec 1,75 milliard de dollars approuvés pour 2024, le Maroc se classe parmi les sept plus grands emprunteurs de la Banque mondiale. Le pays produit 8,2 millions de tonnes de déchets solides chaque année, principalement dans les grandes zones urbaines. Face à la croissance prévue de 3% par an jusqu’en 2030, le Maroc déploie un Programme national de valorisation des déchets ménagers (PNVDM) pour couvrir l’ensemble des zones urbaines d’ici 2034. Ce programme prévoit également la modernisation et la fermeture de décharges non conformes, et la création de nouvelles installations pour un budget estimé à 2,1 milliards de dollars.
Trois axes d’intervention
Le financement de la Banque mondiale est structuré autour de trois axes :
- Renforcement de la gouvernance et de la gestion du secteur : Création d’un cadre stratégique pour la gestion des déchets et mise en place d’un système de gestion des informations. Ce système, supervisé par la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), permettra le suivi des performances financières et environnementales du secteur, en incluant un accent particulier sur la surveillance des émissions de gaz à effet de serre.
- Amélioration des performances financières : Mise en place d’une redevance spécifique pour la gestion des déchets afin de mobiliser davantage de ressources et exploiter les financements climatiques et carbone. Cet axe vise à réduire les arriérés financiers et à améliorer le recouvrement des coûts, renforçant ainsi la viabilité financière du secteur.
- Renforcement des performances environnementales : Ce dernier volet concerne la modernisation des décharges, la création de nouvelles installations de récupération et de recyclage, ainsi que le traitement des déchets accumulés et la fermeture de décharges abandonnées. Une intervention de démonstration est prévue dans une ville pilote pour développer un modèle de gestion intégrée des déchets.
Outre le financement, la Banque mondiale prévoit d’apporter une assistance technique pour soutenir le programme à travers des études sur la gouvernance et le financement du secteur ainsi que des directives en matière de performance environnementale pour les installations de traitement des déchets.