Selon un communiqué de l’ONDH, l’objectif recherché à travers cette 1ère enquête est d’observer les effets induits par la mise en œuvre de ce Programme sur les bénéficiaires et ce en évaluant l’expérience des citoyens-usagers dans leurs interactions avec le programme de soutien et en recueillant leurs avis sur la qualité des prestations qui leur sont dispensées dans ce cadre.
L’enquête réalisée a ainsi porté sur l’évaluation de la satisfaction des bénéficiaires, l’appréciation de l’accessibilité et l’équité du Programme, l’examen de son efficacité opérationnelle, l’analyse de ses effets économiques et sociaux et le recueil du feedback des bénéficiaires en vue d’identifier les pistes d’amélioration du Programme.
Les principaux résultats de cette enquête révèlent un niveau de satisfaction globale élevée du soutien reçu (87,46 %). La gestion du processus d’admission des demandes d’inscription est considérée transparente par la majorité des chefs de ménages interrogés (95%).
De même, les informations sur le Programme sont jugées claires et compréhensibles (39,72% “très claires et faciles à comprendre” et 53,43% “claires dans une certaine mesure”).
Le Programme d’aide sociale directe a, par ailleurs, eu un impact largement positif sur plusieurs dimensions clés du bien-être des ménages bénéficiaires. Il en est ainsi de l’amélioration du niveau de vie (89,2%, dont 31% de manière significative), le renforcement de la sécurité alimentaire (92%, dont 28% de façon marquée) et le soutien à la scolarisation (82%).
Le Programme est jugé équitable par une majorité de répondants (90,4%). Toutefois, la facilité d’inscription reste un point faible, puisque seulement 5% la trouvent “simple”, et 67% la jugent d’un niveau de complexité “moyen”.
Ainsi, la majorité des ménages ont eu recours à une assistance externe pour procéder à leur inscription électronique sur la plateforme du Programme. Les critères d’éligibilité sont perçus comme clairs par plus de deux tiers des bénéficiaires (67%), indépendamment du sexe ou du lieu de résidence.
L’ONDH a réalisé un benchmark international en comparant le PASD avec des programmes similaires du Brésil, du Mexique, de l’Indonésie et de l’Afrique du Sud.
Le benchmark international met en lumière que le PASD est un Programme globalement performant et apprécié des bénéficiaires, avec des résultats comparables aux programmes de référence sur de nombreux critères (satisfaction, ciblage, régularité, confiance).
Il confirme également le rôle crucial du PASD dans l’amélioration des conditions de vie des ménages vulnérables au Maroc, tout en soulignant certains écarts par rapport aux meilleures pratiques.
Ainsi, la satisfaction des bénéficiaires du PASD (~88%), est légèrement inférieure à Bolsa Família (Brésil) dont la satisfaction est réputée exceptionnelle (~95%), et proche du Child Support Grant sud-africain (~90%). Le PASD surpasse en revanche Prospera (Mexique), où les niveaux de satisfaction atteignent environ 75–80% et Keluarga Harapan (Indonésie) qui affiche des retours de satisfaction modérés.
Parallèlement, l’ONDH a développé un Indice National de Satisfaction Sociale (INSS) qui a pour objet de mesurer la satisfaction des usagers à l’égard des prestations des programmes d’aide.
Concernant le PASD, cet indice est estimé à 71 (sur 100 points). Ce score reflète la satisfaction globale des bénéficiaires du Programme, mesurée selon cinq dimensions : accessibilité, impact, opportunité, pertinence et transparence.
L’analyse des résultats met en lumière que les cinq dimensions de l’INSS n’ont pas toutes le même poids dans la satisfaction globale. Pour améliorer l’INSS, il convient d’agir en priorité sur l’accessibilité, puis de consolider en parallèle l’impact perçu et la transparence, tout en maintenant les bonnes performances sur la pertinence de l’aide et la ponctualité du service.
En conclusion, le Programme jouit d’un niveau de satisfaction élevé chez les populations ayant pu bénéficier de l’aide. Elles considèrent que le Programme a été conçu pour répondre aux attentes des populations en harmonie avec l’esprit de solidarité nationale qui caractérise le pays. Le but étant d’aider les ménages nécessiteux à répondre à leurs besoins essentiels.
L’enquête met en évidence des avancées substantielles dans l’amélioration des conditions de vie des ménages bénéficiaires. Les efforts déployés pour diversifier la couverture géographique et optimiser les canaux de communication ont favorisé une diffusion plus efficace des informations, touchant ainsi une population plus étendue et diversifiée.
Cette amélioration est corroborée par une perception renforcée de la pertinence et de la transparence du ciblage, ce qui indique une meilleure adéquation des critères d’éligibilité et de sélection des bénéficiaires avec leurs besoins spécifiques.
Cependant, certains aspects du Programme nécessitent encore des ajustements. L’enquête révèle des insuffisances dans la gestion des relations avec les bénéficiaires, notamment en ce qui concerne l’accueil et le traitement par les agents du Programme.
La poursuite des efforts d’amélioration continue, est susceptible de répondre adéquatement aux attentes des populations vulnérables et maximiser les effets du PASD. Cela inclut l’adaptation des processus de mise en œuvre et des stratégies opérationnelles afin d’assurer une meilleure adéquation aux besoins spécifiques des bénéficiaires et d’accroître l’efficacité du Programme dans son ensemble.
L’enquête de satisfaction a permis, par ailleurs, de dégager un ensemble de recommandations portant sur :
– Le développement d’un dispositif d’assistance sociale de proximité pour mieux communiquer autour du Programme, et l’implication de relais locaux dans les territoires pour atteindre les populations des zones périphériques éloignées ;
– Le renforcement de l’engagement citoyen des associations locales dans l’innovation des mécanismes de facilitation d’accès aux services numériques du Programme.
– Le lancement de programmes de développement des compétences ou d’autonomisation économique, pour améliorer la capacité du programme à produire des résultats à long terme en matière de développement humain.
– Le renforcement de l’intégration des programmes de l’État social en développant un cadre unifié pour harmoniser le PASD avec les autres programmes sociaux tels que l’AMO- TADAMON, afin de réduire les chevauchements et assurer une couverture complète.
– La mise à jour régulière des critères d’éligibilité afin de refléter les changements en temps réel dans les conditions de vie des ménages.
– La mise en place d’un système national de suivi et évaluation du Programme et le développement d’un programme de recherche-action sur l’évaluation d’impact des aides sociales.
– L’amélioration de la participation citoyenne dans le système de gouvernance territoriale du Programme pour assurer une meilleure appropriation sociale.
MAP