L’énergie verte progresse à grands pas dans le monde arabe. Portée par des investissements massifs dans le solaire et l’éolien, la capacité de production d’électricité renouvelable a connu une nette augmentation en 2024. Dans ce paysage en mutation, le Maroc confirme son ancrage en tant qu’acteur clé : avec 4,37 GW installés, le Royaume se hisse à la quatrième place régionale, juste derrière l’Arabie saoudite, et devant la Jordanie.

Selon les dernières données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), le Maroc a gagné 270 MW en un an, consolidant ainsi une trajectoire de croissance régulière. Une performance qui le place parmi les pays moteurs du monde arabe, dont les dix premières puissances totalisent désormais près de 34 GW de capacité renouvelable.

Des poids lourds en tête, mais une montée progressive pour Rabat

Si l’Égypte (7,75 GW), les Émirats arabes unis (6,14 GW) et l’Arabie saoudite (4,74 GW) dominent le classement, le Maroc n’en reste pas moins un acteur stratégique. Ses projets emblématiques, comme le complexe solaire Noor à Ouarzazate ou le parc éolien de Tarfaya, témoignent d’un engagement durable et méthodique, loin des effets de levier à court terme.

En 2024, c’est l’Arabie saoudite qui a enregistré la plus forte hausse (+1,75 GW), suivie par l’Égypte (+1,04 GW) et le Qatar (+875 MW). À titre de comparaison, le Maroc a accru ses capacités de manière plus modérée mais continue, tandis que la Jordanie n’a ajouté que 87 MW à son parc.

Une dynamique régionale contrastée

Tous les pays n’avancent pas au même rythme. La Tunisie a franchi le seuil symbolique du gigawatt avec 1,08 GW (+267 MW), tandis que le Yémen, en dépit d’un contexte instable, a progressé de 120 MW. Le Soudan, l’Irak ou encore la Syrie ont maintenu leurs niveaux sans évolution significative.

L’Algérie, pourtant riche en ressources solaires, est restée immobile à 601 MW, sans aucune nouvelle installation en 2024. Un contraste marqué avec la dynamique marocaine, d’autant plus saisissant qu’Alger ambitionne, sur le papier, un rôle central dans la transition énergétique du continent.

Une stratégie de fond pour une stabilité durable

Ce qui distingue le Maroc, c’est la régularité de sa progression. Là où d’autres misent sur des bonds rapides, le Royaume préfère une approche structurée, adossée à une planification publique solide et à un ancrage local de ses projets. Cette méthode garantit une meilleure intégration au réseau et une pérennité des infrastructures.

Estimée à quelque 44 milliards de dirhams, la capacité renouvelable marocaine actuelle reflète un effort d’investissement conséquent, mais surtout une volonté politique constante. Le pays avance à son rythme, mais sans pause ni revirement, s’affirmant comme l’un des piliers de la transition énergétique au Maghreb.

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