Le projet d’hydrogène vert de Chbika, l’un des plus ambitieux du Royaume, entre dans une nouvelle phase de concrétisation. Le lundi 30 juin, le ministre délégué en charge de l’Investissement, Karim Zidane, a présidé la sixième réunion du comité de suivi du contrat préliminaire de réservation foncière, scellant ainsi une étape stratégique dans l’ancrage territorial du projet.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part toutes les parties publiques concernées, dont l’Agence MASEN, visait à faire le point sur l’état d’avancement du chantier porté par un consortium de poids : TotalEnergies, Copenhagen Infrastructure Partners (CIP) et A.P. Moller Capital. Objectif atteint : les livrables attendus ont été validés dans les délais, signe d’une coordination efficace et d’un calendrier maîtrisé.

Une impulsion claire vers l’opérationnel

L’enjeu dépasse largement le volet administratif. En verrouillant la question foncière, les autorités marocaines accélèrent le passage à la phase d’études avancées, fondement des étapes futures, tant techniques que juridiques. Une volonté affirmée de ne pas perdre de temps dans une course mondiale à l’hydrogène vert de plus en plus compétitive.

Ce projet illustre parfaitement le modèle marocain de partenariat public-privé structurant, à la fois attractif pour les investisseurs internationaux et soucieux d’un ancrage local durable. L’ambition est claire : faire de Chbika une référence industrielle dans le paysage énergétique du Sud marocain.

Un projet pionnier dans l’« Offre Maroc »

Situé dans la région de Guelmim-Oued Noun, à proximité de l’océan Atlantique, Chbika est le tout premier projet activé dans le cadre de l’« Offre Maroc pour l’hydrogène vert ». Lancé à l’occasion de la visite du président français Emmanuel Macron en octobre 2024, le projet prévoit 1 GW de capacités solaires et éoliennes, alimentant une unité d’électrolyse fonctionnant à partir d’eau de mer dessalée.

À terme, l’installation ambitionne de produire 200.000 tonnes par an d’ammoniac vert, essentiellement destiné à l’exportation vers l’Europe, dans un contexte de transition énergétique accélérée sur le continent.

Mais l’ambition de Chbika va au-delà de la seule production d’énergie : le projet inclut également un port dédié et des infrastructures logistiques, dans une logique d’intégration verticale complète, pensée pour répondre à des standards industriels de très grande échelle.

Une stratégie nationale tournée vers l’avenir

Lancé dans le cadre d’un programme plus vaste, mobilisant 300.000 hectares dans les provinces du Sud, le projet s’inscrit dans une stratégie énergétique ambitieuse. Celle-ci table sur 20 GW de capacités renouvelables, dont 10 GW d’électrolyse et jusqu’à 8 millions de tonnes de dérivés d’hydrogène vert.

Le Maroc entend ainsi se positionner comme une plateforme énergétique pivot entre l’Europe et l’Afrique, en capitalisant sur son potentiel solaire et éolien, sa stabilité institutionnelle et son attractivité pour les grands opérateurs mondiaux.

Avec Chbika, le Royaume franchit un cap symbolique mais structurant, marquant sa transition d’un modèle de potentiel à celui de réalisation concrète.

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