La décarbonation, au-delà de l’énergie, passe aussi par la réduction de l’empreinte non énergétique, a estimé, mercredi à Rabat, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour.

“Il s’agit notamment de la circularité des ressources, de l’efficacité hydrique et de la sobriété des matières premières qui constituent des leviers essentiels pour renforcer la compétitivité industrielle”, a indiqué M.Mezzour lors du panel d’ouverture de la deuxième édition du REACT – Sustainable Industry Forum Meeting : Rethink Carbon Impact.

Selon lui, le Maroc dispose, aujourd’hui pour la première fois, d’une énergie abondante et abordable, ouvrant ainsi la voie à une transformation profonde, non seulement pour l’industrie, mais aussi pour la sécurité alimentaire et la gestion de l’eau.

“Actuellement, la demande est claire : toutes les entreprises industrielles cherchent à accéder à une énergie décarbonée à bas prix, mais la principale contrainte réside désormais dans la capacité du réseau à la transporter, faisant de l’infrastructure le principal goulot d’étranglement sur lequel les efforts d’investissement doivent se concentrer”, a-t-il relevé.

De son côté, le secrétaire général par intérim du département de la Transition Énergétique au ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, Mohamed Ouhmed a affirmé que la décarbonation de l’industrie s’inscrit dans les politiques du ministère, en partenariat avec celui de l’Industrie et du Commerce, rappelant la convention signée sous la présidence du Chef du gouvernement qui vient illustrer l’engagement à fournir aux entreprises industrielles une énergie décarbonée et compétitive.

A cet effet, M. Ouhmed a relevé que son département identifie plusieurs leviers majeurs pour réussir la décarbonation du secteur industriel, notamment l’élargissement de l’accès aux énergies renouvelables grâce à des investissements, l’amélioration de l’efficacité énergétique avec un objectif de réduction de 20% de la consommation d’ici 2030, ainsi que le recours au gaz naturel comme source d’énergie flexible pour accompagner la montée en puissance des renouvelables.

Dans ce sillage, il a souligné que l’hydrogène vert, en cours de structuration via “l’offre Maroc”, est appelé à jouer un rôle central dans la décarbonation profonde du tissu industriel.

Pour sa part la fondatrice de REACT et PDG de H2O Hub, Hekmat El Hadri, a indiqué que la transition durable se construit par l’innovation, mais elle s’enracine dans le dialogue, la confiance, la coopération et l’intelligence collective, autant de leviers essentiels pour faire émerger des solutions concrètes et partagées.

Alors que la transition est déjà en marche, avec des projets significatifs et la décarbonation de plusieurs secteurs, la question qui se pose est celle de comment aller plus loin, transformer davantage les idées en actions, le dialogue en solutions, et l’innovation en impact concret, a-t-elle soulevé.

Placé sous le thème “Ouvrir la Voie : Stratégies et Engagements pour une Industrie Décarbonée”, le panel a notamment été marqué par la participation du ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri et du président du Directoire du Crédit Agricole du Maroc, Mohamed Fikrat.

Initié par H2O Hub et placé sous l’égide du ministère de l’Industrie et du Commerce et du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, ce forum se positionne comme un espace de dialogue et d’engagement, réunissant entreprises, institutions, startups, chercheurs et acteurs financiers pour réfléchir collectivement, partager des expériences concrètes et faire émerger des solutions sobres, circulaires et compétitives.

MAP

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