La deuxième édition du Baromètre de la Gouvernance Responsable, menée par la CGEM, le Club des Femmes Administrateurs (CFA Maroc), l’Institut Marocain des Administrateurs (IMA) et Ethics & Boards, a révélé des avancées notables, tout en soulignant des défis persistants. Basé sur l’analyse de 90 entreprises marocaines faisant appel public à l’épargne, ce rapport met en lumière les progrès réalisés en 2023.
Avancées encourageantes
Les résultats montrent une nette amélioration dans plusieurs domaines :
- Transparence : 60 % des entreprises ont communiqué sur leurs indicateurs de gouvernance, contre 40 % en 2022.
- Indépendance des conseils : 91 % des entreprises incluent au moins un membre indépendant, et 76 % des présidents de comité d’audit sont désormais indépendants.
- Équilibre des genres : Les femmes représentent 23,2 % des conseils d’administration, avec 31 % des entreprises dépassant le seuil de 30 %.
- Responsabilité sociale et environnementale : 83 % des entreprises ont partagé leur politique sociale, tandis que 88 % ont communiqué sur leurs initiatives environnementales.
Des lacunes encore présentes
Malgré ces progrès, des efforts restent nécessaires, notamment en matière de communication environnementale et sociale.
- Seuls 39 % des entreprises publient des indicateurs sociaux.
- Seulement 17 % partagent des objectifs de réduction des émissions de GES.
- Un seul acteur s’est engagé dans la démarche SBTi (Science Based Targets initiative), soulignant un retard dans l’élaboration d’objectifs environnementaux quantifiables.
Ces lacunes témoignent d’un besoin urgent d’intégrer les engagements environnementaux dans les stratégies globales et de structurer davantage les données extra-financières.
Une dynamique collective à renforcer
Lors d’une table ronde organisée en marge de la présentation, les participants, dont des représentants de la Bourse de Casablanca et de la Commission RSE de la CGEM, ont mis l’accent sur l’importance d’adopter des standards internationaux adaptés au contexte marocain. Lamia El Bouanani, Directrice Générale de l’IMA, a prôné une approche progressive pour accompagner les entreprises dans cette transition.
Malgré les défis, l’événement s’est terminé sur une note optimiste. Chadia Jazouli, Présidente de la Commission Éthique et Gouvernance de la CGEM, a rappelé que la gouvernance responsable est un processus continu : « Chaque progrès nous rapproche d’un tissu économique exemplaire et durable. »
Vers une gouvernance d’excellence
Ce baromètre s’inscrit dans une démarche annuelle d’amélioration continue, visant à promouvoir l’excellence en matière de gouvernance. Pour Chakib Alj, Président de la CGEM, il ne s’agit pas seulement de répondre aux exigences légales, mais aussi de créer des entreprises résilientes et responsables, capables de générer un impact positif sur leur écosystème.
Ce rapport souligne que la gouvernance responsable est bien plus qu’un simple cadre réglementaire : elle constitue une véritable opportunité pour renforcer la compétitivité et la durabilité des entreprises marocaines.