À une centaine de kilomètres au nord de Dakhla, sur la route menant à Boujdour, un chantier d’envergure nationale est en train de voir le jour. Il s’agit de la plus grande station de dessalement d’eau de mer au Maroc entièrement alimentée par l’énergie éolienne. Selon les derniers chiffres, l’avancement global du projet atteint aujourd’hui 70%.
Située à Bir Anzarane, cette infrastructure vise à répondre à un double enjeu : sécuriser l’accès à l’eau potable dans une région aride, tout en soutenant l’agriculture locale à travers l’irrigation de milliers d’hectares de cultures. À terme, ce sont 5.200 hectares qui seront irrigués grâce à cette station, avec une ambition de passer à 6.500 hectares d’ici 2030, contre 1.500 aujourd’hui.
La station en elle-même est achevée à 50%, tandis que le parc éolien, qui en assure l’alimentation électrique, est finalisé à plus de 90% et a commencé à injecter du courant dans le réseau national dès fin mars. De son côté, le réseau d’irrigation est déjà réalisé à 80%.
Le projet s’inscrit dans les orientations du discours royal du Trône 2024, qui appelait à accélérer le déploiement de stations de dessalement face à la pression croissante sur les ressources hydriques du pays.
Pour Khalid Yaalaoui, directeur régional de l’agriculture à Dakhla-Oued Eddahab, ce chantier est une avancée majeure : « Il permettra d’alimenter la région en eau sans toucher aux nappes phréatiques, tout en favorisant des cultures à forte valeur ajoutée. »
L’agriculture représente déjà un pilier économique régional avec un chiffre d’affaires estimé à 1,4 milliard de dirhams par an. La production se compose notamment de 90.000 tonnes de tomates, 13.000 tonnes de melons et 1.200 tonnes de myrtilles cultivées sur 113 hectares. L’élevage n’est pas en reste, avec un cheptel de 110.000 têtes et une production annuelle de 9.000 tonnes de lait, 1.000 tonnes de viande rouge et 975 tonnes de viande blanche.
D’un coût global de plus de 2,5 milliards de dirhams, ce projet de dessalement est également porteur d’emplois. Le secteur agricole dans la région génère déjà quelque 3 millions de journées de travail par an, un chiffre appelé à croître avec la mise en service prochaine de la station.
Un projet exemplaire, tant par sa vocation sociale et économique que par son alignement sur les engagements du Royaume en matière de développement durable.
Avec Le360