Au Forum MD Sahara de Dakhla, Leïla Benali a présenté une orientation majeure de la politique énergétique marocaine : transformer le Sahara Atlantique en espace de connexion stratégique entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe. Cette vision s’appuie sur un ensemble d’infrastructures gazières et électriques que le Royaume s’apprête à déployer ou à renforcer.

L’un des piliers de cette stratégie est l’infrastructure gazière souveraine du Maroc. Elle inclut le terminal d’importation de gaz prévu à Nador West Med, ainsi que des gazoducs destinés à relier le Nord — notamment Tanger, Kénitra et Mohammedia — aux zones industrielles et électriques du pays. Cette architecture sera interconnectée au gazoduc Afrique–Atlantique, anciennement Nigeria–Maroc, que la ministre décrit comme un instrument de rapprochement économique et social entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest, bien au-delà de sa seule fonction de transport.

Leïla Benali a également mis en avant la portée de l’interconnexion électrique entre le Maroc et la Mauritanie. Ce lien contribue à sécuriser l’approvisionnement, à faciliter les échanges d’électricité et à organiser progressivement un marché régional structuré le long de l’axe atlantique. En parallèle, le Maroc poursuit le renforcement de ses connexions avec l’Espagne, le Portugal et la France, tout en projetant des lignes haute tension Nord–Sud, ce qui accroît encore sa capacité de transit et son rôle d’interface énergétique entre les deux continents.

Le projet OTC (Origination, Transit, Certification), qui doit être officialisé sous peu, fait également partie des dispositifs mis en avant. Il vise à assurer que les molécules d’énergie, y compris celles issues des sources renouvelables, circulent dans un cadre contrôlé, certifié et respectueux des principes de durabilité.

Les provinces du Sud occupent une place de plus en plus importante dans cette dynamique. Elles disposent déjà de plus de 1,5 GW de puissance renouvelable installée, issue d’investissements dépassant les 20 milliards de dirhams, et une capacité équivalente est prévue en supplément d’ici 2030.

À travers cette combinaison d’interconnexions, de projets gaziers et d’investissements dans le renouvelable, la ministre dessine un Maroc qui consolide sa position comme point de passage énergétique entre l’Afrique et l’Europe, porté par la connectivité et une approche orientée vers la durabilité.

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