Dans les provinces de Chefchaouen, Ouezzane et Larache, des commissions d’inspection mixtes ont été dépêchées ces derniers jours pour contrôler les unités de trituration d’huile d’olive, dont les margines – ces résidus liquides et toxiques issus du pressage – continuent de représenter une menace majeure pour l’environnement.
Selon le quotidien Al Akhbar, cette campagne de terrain s’inscrit dans une stratégie de vigilance accrue à l’approche de la nouvelle saison oléicole, période où la pression sur les pressoirs atteint son pic. L’objectif est clair : faire respecter la réglementation environnementale et prévenir les rejets anarchiques dans les cours d’eau, qui contaminent durablement les nappes phréatiques et dégradent les écosystèmes.
Malgré les rappels à l’ordre et les campagnes de sensibilisation, la gestion des margines demeure un talon d’Achille de la filière oléicole marocaine. De nombreuses unités – souvent artisanales – continuent de déverser leurs effluents sans traitement préalable. Les inspections récentes visent à sanctionner les contrevenants tout en accompagnant la mise à niveau technique des installations.
Les autorités locales sont néanmoins critiquées pour la lenteur de la mise en œuvre des mesures prévues, notamment la création de zones industrielles dédiées et l’organisation de systèmes de collecte et de recyclage des margines. Si ces projets constituent une réponse de long terme, leur impact reste limité par la faiblesse des infrastructures existantes et le manque de mécanismes incitatifs.
La campagne actuelle s’accompagne de propositions techniques graduées, adaptées à la taille et à la capacité des unités. Pour les pressoirs traditionnels, à faible rendement, une solution simple et peu coûteuse est préconisée : l’installation de fûts de 200 litres et de petits bassins d’évaporation, permettant de limiter les écoulements dans le sol. L’investissement, estimé à 20 000 dirhams par unité, est jugé modeste au regard des bénéfices environnementaux attendus.
Les unités semi-modernes et modernes, en revanche, nécessitent des dispositifs plus sophistiqués. Le traitement des effluents s’effectue en deux phases, séparant l’huile des résidus solides pour réduire le volume des margines liquides. Les déchets restants, riches en matières organiques, sont ensuite séchés avant élimination ou valorisation.
Quant aux pressoirs à trois phases, générant d’importantes quantités de rejets liquides, ils exigent l’installation de bassins d’évaporation étanches, combinés à des systèmes de séparation et de filtration des huiles et matières solides. Ces solutions permettent de réduire significativement la charge polluante et de préserver les ressources hydriques locales.


