Face à une sécheresse devenue structurelle, le Maroc accélère le rythme de ses chantiers hydriques. Devant le Parlement, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a détaillé les principaux leviers de la stratégie nationale : construction de barrages collinaires, multiplication des stations de dessalement et interconnexion des bassins. Objectif : assurer l’autosuffisance en eau potable et sécuriser durablement les besoins agricoles.
Le ministre a annoncé la réalisation progressive de 150 barrages collinaires, destinés à renforcer l’irrigation et à consolider la résilience des zones rurales. Il a également rappelé que les stations de dessalement installées le long du littoral — Casablanca, Safi, Agadir, Laâyoune… — jouent désormais un rôle clé dans la politique de l’eau.
Devant les parlementaires, Nizar Baraka a livré un état des lieux précis : la station de Casablanca approvisionnera notamment El Jadida et sa région, tandis que celle de Safi alimentera Marrakech, Benguerir et Youssoufia. À terme, l’ensemble du dispositif de dessalement permettra, selon lui, de garantir l’autonomie nationale en eau potable.
Une “autoroute de l’eau” pour relier les bassins
Autre pilier stratégique : l’interconnexion des bassins hydrauliques, véritable colonne vertébrale de la souveraineté hydrique du pays. Après la mise en service de l’« autoroute de l’eau » entre Oued Sebou et le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah, un second projet d’envergure est sur les rails : la liaison entre ce dernier barrage et le bassin de l’Oum Er-Rbia.
Les travaux devraient démarrer début 2026, financés avec le soutien des Émirats arabes unis. Ce réseau d’adduction, qui reliera progressivement le Nord et le Sud du pays, vise à mutualiser les ressources et à mieux répartir l’eau entre régions excédentaires et déficitaires.
L’eau au cœur du monde rural
Le ministre a également insisté sur la nécessité de renforcer l’accès à l’eau dans le monde rural, souvent en première ligne face aux pénuries. Un programme de rénovation et de modernisation des canalisations est ainsi prévu afin d’améliorer la distribution et de réduire les pertes.
À travers cet ensemble de chantiers, le Maroc confirme sa volonté de construire une souveraineté hydrique nationale, fondée sur l’innovation, la solidarité territoriale et une planification à long terme, à la hauteur des défis climatiques des décennies à venir.
Avec Le360