Le projet titanesque de ligne électrique haute tension entre Dakhla et Casablanca franchit une étape clé. Porté par un partenariat public-privé, il mobilisera 3 milliards de dollars pour relier les pôles de production d’énergie renouvelable du Sahara aux grands centres de consommation du pays. Le consortium Taqa Morocco – Nareva – Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I) pilotera sa réalisation.

Ce corridor énergétique de 1.400 kilomètres, prévu en courant continu (HVDC), sera financé selon un schéma « project finance ». Concrètement, le remboursement des emprunts mobilisés s’effectuera uniquement via les flux générés par les redevances payées par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), principal acheteur et exploitant de la future ligne. Un protocole d’accord général a été signé entre les autorités publiques, l’ONEE et le consortium, en attendant la finalisation d’un accord de développement spécifique.

En parallèle de l’infrastructure, ce partenariat prévoit aussi le déploiement de nouvelles capacités éoliennes de 1.200 mégawatts. L’électricité ainsi produite sera injectée dans le réseau grâce à la future ligne HVDC, via des contrats d’achat d’énergie (PPA) conclus avec l’ONEE. Ces capacités viennent s’ajouter à un parc déjà conséquent dans les provinces du sud, aujourd’hui limité par une ligne de transmission saturée de 400 kilovolts. Celle-ci permet actuellement d’acheminer quelque 1.500 MW, produits notamment par les parcs éoliens de Tarfaya, Boujdour, Aftissat, Akhfennir, ainsi que les centrales solaires de Boujdour et Laâyoune.

Pour rappel, l’ONEE avait initialement envisagé un autre scénario pour ce projet stratégique : combiner un schéma EPC (conception-construction) à un montage BOOT (construction, propriété, exploitation et transfert). Plusieurs opérateurs internationaux avaient alors été présélectionnés pour l’exécution : Siemens Energy, GE Vernova, Power China SEPCO1, TBEA, et Larsen & Toubro. Finalement, le schéma BOOT a été écarté en avril dernier pour privilégier une approche PPP avec une maîtrise renforcée du projet par l’ONEE.

La signature récente avec le consortium Taqa-Nareva-FM6I acte la fin de cette longue phase préparatoire. Le constructeur final devrait être choisi parmi les cinq opérateurs EPC shortlistés précédemment, renforçant ainsi la cohérence du projet.

Cette autoroute électrique d’une capacité de 3.000 MW ambitionne de débloquer le potentiel renouvelable du Sud marocain, tout en réduisant les déséquilibres de charge sur le réseau national. Son entrée en service est prévue avant la fin de la décennie.

Source Le360

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