Le Maroc tient enfin une avancée tangible sur son futur gaz national. À Tendrara, dans l’Oriental, les équipes de Sound Energy viennent de réussir la toute première injection de gaz dans le réseau de collecte du site. Une étape technique majeure, qui ouvre concrètement la voie à la commercialisation du premier micro-GNL produit sur le sol marocain.
Ce jalon marque le démarrage opérationnel du projet TE-5 Horst. Le gaz issu du puits TE-6 circule désormais en sécurité dans le système GGS, suite à l’installation finale du dispositif SCADA. L’opération est menée par Mana Energy Ltd, opérateur principal du projet (55 %), aux côtés de Sound Energy (20 %) et de l’ONHYM (25 %).
La construction de l’unité de micro-GNL, assurée par Italfluid Geoenergy, avance également vers son achèvement. La mise en service complète est prévue dans les prochains mois, ce qui placerait les premières ventes commerciales de GNL entre fin du 1er trimestre et courant du 2ème trimestre 2026.
La sortie du gaz de Tendrara n’arrivera pas sur un marché indécis. Les volumes sont déjà sécurisés via un accord d’achat de dix ans conclu avec Afriquia Gaz. La quantité contractuelle : 100 millions de mètres cubes par an. Le contrat repose sur un mécanisme indexé sur les prix internationaux, combinant TTF européen et Henry Hub américain, avec une fourchette de valorisation comprise entre 6 et 8,346 dollars par MMBtu. Le modèle « take or pay » garantit, pour les partenaires, visibilité et revenus assurés sur la durée.
La première phase de développement reposera sur les puits TE-6, TE-7 et un nouveau puits, permettant un plateau de production stable sur dix ans. Pour Sound Energy, ce démarrage technique marque le passage d’un projet de développement à un modèle générateur de revenus.
À moyen terme, Tendrara ne se limitera pas au micro-GNL. Une décision finale d’investissement est attendue pour une phase 2 stratégique : l’exportation via gazoduc, à destination notamment des centrales électriques marocaines. Dans le même mouvement, l’industriel affirme son positionnement dans les technologies énergétiques nouvelles, dont les renouvelables et l’hydrogène.
L’entrée du premier gaz n’est donc pas seulement un test technique : elle signe le commencement d’une exploitation réelle, avec un débouché commercial identifié, un revenu garanti, et la perspective d’une montée en puissance structurante pour le mix énergétique marocain.


