À Tata, la pression monte pour permettre à nouveau la culture de pastèques rouges et jaunes, malgré le déficit hydrique chronique qui affecte la province. Ces derniers jours, de grands exploitants agricoles et des lobbies du secteur multiplient les démarches auprès des autorités locales pour assouplir l’arrêté préfectoral interdisant les cultures fortement consommatrices d’eau, rapporte le quotidien Al Akhbar.
L’interdiction, mise en place en novembre 2022, visait à protéger les nappes phréatiques gravement épuisées après plusieurs années de sécheresse et la diminution de sources naturelles. L’arrêté n°224 encadre strictement l’exploitation agricole, interdit le prélèvement excessif ou illégal d’eau et suspend la délivrance de nouveaux permis de forage dans les zones en déficit hydrique, tout en limitant l’extension des puits existants. Les cultures saisonnières gourmandes en eau, telles que les pastèques rouges et jaunes, sont ainsi prohibées, seules les cultures vivrières comme les céréales et légumineuses restant autorisées.
Pourtant, certains acteurs agricoles avancent que la situation des nappes aurait montré des signes d’amélioration ces dernières années. Dans ce contexte, la Commission provinciale de l’eau, initialement prévue le 4 décembre, a reporté ses discussions au 9 décembre afin d’examiner la légalisation potentielle de certaines cultures dans le sud de Tata.
Les pressions émanent de grands exploitants, d’élus locaux et d’investisseurs en systèmes d’irrigation modernes, tous coordonnés pour influencer la décision. Leur objectif : revenir sur l’arrêté et relancer la culture des pastèques, une pratique qui avait été suspendue précisément pour limiter l’épuisement des ressources en eau et respecter la circulaire ministérielle n°19325 relative à la prévention du stress hydrique.
Cette tension illustre le dilemme auquel fait face la région de Souss-Massa : concilier développement agricole et préservation d’une ressource vitale devenue rare. Alors que la demande et les investissements dans les cultures gourmandes en eau restent forts, la priorité reste la gestion durable des nappes phréatiques, essentielle pour garantir l’approvisionnement en eau à long terme pour la province et ses habitants.
Avec Al Akhbar


