Le financement de la transition écologique au Maroc est devenu un défi macroéconomique majeur pour la décennie à venir, avec un coût estimé à plus de 5 % du PIB par an d’ici 2030. Selon une note du service économique régional de Rabat, les finances publiques doivent jouer un rôle central dans cette transition, en complément du secteur privé. Le Maroc utilise divers leviers : fiscalité environnementale, programmes d’entreprises et d’organismes publics, budget vert, marchés publics durables et obligations vertes.
Depuis juin 2017, le Maroc a adopté la Stratégie nationale pour le développement durable 2030 (SNDD) et a élaboré une Stratégie de Développement Bas Carbone à l’horizon 2050. Ces initiatives visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45,5 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux actuels. En matière énergétique, le Maroc vise à atteindre une capacité électrique installée renouvelable de 52 % d’ici 2030 et envisage la mise en place d’un système de tarification du carbone.
La transition verte est cruciale pour le Maroc en raison de son potentiel de production d’électricité renouvelable à faible coût, permettant non seulement la transformation du système de production national mais aussi le soutien à l’Union européenne dans ses objectifs de décarbonisation. Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) de l’UE, prévu pour janvier 2026, souligne l’importance de cette transition pour une économie marocaine qui réalise les deux tiers de ses échanges avec l’UE.
La Banque mondiale estime que la mise en œuvre de la CDN du Maroc nécessitera un effort financier de 78,8 milliards de dollars sur la période 2020-2030, soit environ 7,2 milliards de dollars par an. Cela représente un défi, surtout dans un contexte de pression sur les finances publiques. Par conséquent, le secteur privé devra également jouer un rôle crucial pour la réussite de cette transition.
En termes de fiscalité environnementale, le Maroc a entamé des réformes, incluant une étude pour la mise en place d’une taxe carbone en 2024. En 2023, le Maroc a conclu un accord avec l’Agence française de développement pour un prêt de 80 millions d’euros, destiné à orienter l’action publique vers les enjeux de transition écologique et énergétique, via cinq axes de coopération : un budget vert, l’intégration des considérations climatiques dans la commande publique, le développement d’un cadre pour les obligations vertes, le pilotage durable des entreprises et établissements publics, et l’élaboration d’une taxonomie de la finance verte.
Les grands plans d’investissement des entreprises publiques, comme ceux du groupe OCP et de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), seront essentiels pour atteindre les objectifs de décarbonation du mix énergétique. Le programme du groupe OCP (2023-2027) est doté de 130 milliards de dirhams, et MASEN prévoit près de 8,7 milliards de dirhams d’investissements en 2024. Ces initiatives soulignent l’engagement du Maroc à devenir un leader régional en matière de transition énergétique et de développement durable.
Le financement de cette transition est crucial, avec un coût estimé à 78,8 milliards de dollars sur la période 2020-2030, soit environ 7,2 milliards de dollars par an. Le secteur privé est également sollicité pour contribuer à ces efforts. Le Maroc s’est engagé dans des réformes de la fiscalité environnementale, y compris l’étude de la mise en place d’une taxe carbone en 2024. En collaboration avec l’Agence française de développement, le Maroc oriente l’action publique vers des enjeux de transition écologique, avec un prêt budgétaire de 80 millions d’euros et un programme d’assistance technique. Les grands plans d’investissement, comme ceux du groupe OCP et de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), joueront un rôle clé dans l’atteinte des objectifs de décarbonation.