À quelques jours de sa mise en service expérimentale, la future usine de pales d’éoliennes du groupe chinois Ailong Keji Gufen Youxian Gongsi, installée à Nador, est sur le point de devenir une pièce maîtresse du tissu industriel marocain et nord-africain. Située au cœur de la zone industrielle de Betoya, cette unité de production est la première du genre à être implantée hors du territoire chinois par le groupe.
Occupant une superficie de 50 hectares non loin de la Méditerranée, le site a mobilisé un investissement de près de 2,21 milliards de dirhams. Il est conçu pour produire annuellement jusqu’à 750 pales, dont certaines atteignent une longueur impressionnante de 87,5 mètres. Lors d’une visite récente, des journalistes ont pu observer plusieurs de ces pales déjà entreposées à l’intérieur des hangars.
Au-delà de ses performances industrielles, l’usine se distingue également par une conception respectueuse de l’environnement. Matériaux à faible émission, capteurs de surveillance écologique, gestion numérique de l’énergie et traitement réglementé des déchets sont autant de dispositifs intégrés dans la structure, selon les précisions fournies par Xu Wenjun, directeur général adjoint du projet marocain.
Le choix du Maroc n’est pas anodin : Ailong ambitionne de faire de cette base un centre logistique et technologique pour desservir l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Un premier contrat a déjà été signé avec la société Enda, et les noms de géants du secteur comme Vestas ou Siemens Gamesa circulent comme de potentiels partenaires à venir.
L’entreprise Ailong, créée en 2007 dans la zone portuaire de Lingang à Shanghai, s’est spécialisée dans les pales pour éoliennes terrestres et offshore à forte puissance. Elle gère aujourd’hui plusieurs filiales en Chine, notamment dans les régions de Jiuquan, Zhangbei et en Mongolie intérieure.
Ce projet marocain représente une étape majeure dans la stratégie d’internationalisation du groupe. Avec plus de 3 300 emplois attendus sur le site à terme, et un chiffre d’affaires visé de plus de 6,2 milliards d’euros par an, cette usine pourrait rapidement devenir un hub industriel incontournable pour la filière éolienne régionale. L’accord d’investissement signé avec les autorités marocaines en octobre 2023 a permis un démarrage rapide des travaux, concrétisant ainsi une vision industrielle ambitieuse à portée transcontinentale.
Avec Barlamane