L’entreprise britannique Sound Energy, déjà implantée dans le Royaume via le gaz de Tendrara, confirme son engagement à long terme dans la transition énergétique marocaine. Lundi 7 juillet, son PDG, Graham Lyon, a annoncé un investissement potentiel de 250 millions de dollars dans des projets solaires, avec à la clé une capacité de production pouvant atteindre 270 mégawatts d’ici cinq ans. Au-delà du solaire, la société ambitionne également de se positionner dans des segments émergents tels que l’hydrogène naturel et l’hélium.
Une stratégie d’expansion orientée renouvelable
Ce tournant stratégique illustre la volonté de Sound Energy de s’ancrer dans une logique de diversification énergétique, à un moment où le Maroc se positionne comme un hub régional incontournable pour les investissements verts. Le développement des projets solaires sera assuré en partenariat avec Gaia Energy, développeur marocain de référence dans le secteur des énergies renouvelables. Le plan d’investissement prévoit entre 10 et 15 installations, réparties dans plusieurs régions du pays, chacune avec une puissance moyenne de 20 MW.
Selon Graham Lyon, la concrétisation de ce programme repose sur l’obtention rapide des autorisations administratives nécessaires. Le montage financier reposera sur une combinaison de fonds propres et de dettes, dans un schéma classique de financement de projets d’infrastructure énergétique.
Réduire la dépendance au charbon importé
L’un des objectifs affichés de cette expansion solaire est de produire de l’électricité verte à un coût compétitif, afin de soutenir les ambitions du Maroc en matière de décarbonation de son mix énergétique. Actuellement, une part importante de l’électricité produite au Maroc provient encore du charbon importé. En augmentant la capacité installée en solaire, ces nouveaux projets contribueront à réduire la facture énergétique et à renforcer l’indépendance énergétique du pays.
Une présence déjà affirmée dans le gaz naturel
L’intérêt de Sound Energy pour le Maroc ne date pas d’hier. L’entreprise détient 20 % dans le très stratégique projet gazier de Tendrara, aux côtés de Managem (55 %) et de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM, 25 %). Ce gisement, dont les réserves sont estimées à 10,67 milliards de mètres cubes, est considéré comme l’un des plus prometteurs du pays. La mise en service commerciale est prévue pour le quatrième trimestre 2025, avec une usine de liquéfaction en cours d’achèvement.
Lancement d’HyMaroc pour explorer l’hydrogène naturel
Poussée par la dynamique mondiale autour de la transition énergétique, Sound Energy se positionne également sur le segment très convoité de l’hydrogène naturel. En collaboration avec le groupe britannique Getech, la société a lancé une coentreprise baptisée HyMaroc Limited, visant l’exploration et l’exploitation de potentiels gisements d’hydrogène et d’hélium au Maroc. Cette initiative fait suite à des études géologiques ayant mis en évidence des zones riches en ces deux éléments énergétiques considérés comme stratégiques pour les prochaines décennies.
Le Maroc, un terrain propice pour les énergies vertes
L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans une dynamique nationale ambitieuse. Le Royaume vise à porter la part des énergies renouvelables à 52 % de sa capacité installée d’ici 2030. Dans ce cadre, les autorités marocaines ont multiplié les mesures incitatives pour attirer les investissements privés : simplification des procédures, modernisation du cadre réglementaire du marché de l’électricité, et facilitation de l’accès au foncier.
Pour Graham Lyon, « le gaz naturel et le solaire représentent aujourd’hui les solutions les plus viables pour accompagner la transition bas carbone du Maroc ». Un avis qui rejoint la vision stratégique du pays, résolument tourné vers une croissance verte et durable, à même de conjuguer souveraineté énergétique, attractivité économique et protection de l’environnement.
Avec Le360