Un récent rapport de la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale met en lumière les défis climatiques majeurs auxquels le Maroc est confronté. Malgré ses ambitions écologiques, le pays peine à concilier transition énergétique et résilience face aux effets du changement climatique, notamment en raison de sa gestion de l’eau et de l’agriculture.
Si le Maroc s’est imposé comme un pionnier des énergies renouvelables, sa dépendance persistante aux combustibles fossiles, exacerbée par la crise énergétique mondiale, constitue un frein à ses ambitions vertes. En parallèle, la pression sur les ressources en eau atteint un niveau critique : 93% du territoire est aride ou semi-aride, et le pays souffre d’un stress hydrique parmi les plus élevés au monde.
Selon Carnegie, l’agriculture marocaine, qui mobilise 30% de la main-d’œuvre, est l’un des secteurs les plus vulnérables. Des politiques favorisant les cultures gourmandes en eau (agrumes, pastèques) ont accentué les déséquilibres, tandis que 90% des puits creusés sont illégaux, menaçant les nappes phréatiques.
Les chercheurs pointent également les inégalités d’accès à l’eau, aggravées par des réformes controversées comme la loi 83.21 sur la privatisation de l’eau. Ces mesures, jugées opaques, risquent de fragiliser encore plus les petits exploitants et les communautés rurales.
Face à ces défis, le rapport recommande :
- Une diversification des cultures pour réduire la dépendance aux productions intensives en eau.
- Une régulation plus stricte de l’irrigation et une meilleure gestion des nappes phréatiques.
- Une gouvernance plus inclusive et équitable des ressources en eau.
Alors que le Maroc ambitionne de s’imposer comme un leader du développement durable, la gestion de ses ressources naturelles demeure un défi majeur pour assurer une transition écologique efficace et socialement équitable.