L’Institut marocain de normalisation (Imanor) vient de lancer une vaste consultation publique autour de vingt projets de normes techniques visant à renforcer la régulation de la qualité de l’air. Pilotée par la commission CN 11 dédiée à ce sujet, l’initiative se poursuivra jusqu’au 10 juin prochain.
Ces textes couvrent plusieurs domaines : la pollution de l’air ambiant, les émissions industrielles et les conditions d’exposition professionnelle à des substances chimiques. Certains projets sont le fruit d’un alignement avec les standards européens (EN) ou internationaux (ISO), ce qui souligne une volonté d’harmonisation réglementaire avec les meilleures pratiques mondiales.
Les contributeurs intéressés, qu’ils soient industriels, scientifiques, acteurs associatifs ou citoyens, peuvent transmettre leurs remarques et propositions à Abdeljalil Chegdali ([email protected]), chargé de l’enquête publique.
Des polluants ciblés et des protocoles précis
Parmi les substances concernées, on retrouve les particules fines (PM₁₀ et PM₂,₅), les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre, les composés organiques volatils (COV), ainsi que des composés spécifiques comme le formaldéhyde ou les phtalates. Ces éléments sont identifiés comme ayant un impact notable sur la santé publique.
La norme PNM EN 12341 introduit une méthode gravimétrique de référence pour la mesure des particules dans l’air ambiant, en remplacement des normes existantes. D’autres documents définissent les techniques de quantification du dioxyde de soufre (PNM ISO 7934, PNM EN 14212) ou encore les oxydes d’azote issus des installations fixes (PNM EN 14791 et PNM EN 14792).
Air intérieur et environnement de travail sous la loupe
Un autre pan important de la consultation concerne l’air intérieur. Plusieurs projets de normes (issus de la série ISO 16000) détaillent les méthodes de prélèvement et d’analyse pour détecter les COV émis par les matériaux de construction, à l’aide de chambres d’essai ou de spectrométrie de masse.
L’environnement professionnel est également visé, avec des textes portant sur les stratégies de mesure de l’exposition des travailleurs, notamment à travers les normes PNM EN 689 et PNM EN 482. Un projet introduit même un dispositif de prélèvement passif (PNM EN 16339) pour le dioxyde d’azote, utile pour dresser des cartes précises de la pollution.
Une dynamique d’ouverture et de transparence
En mettant ces projets en débat, l’Imanor ouvre la voie à une normalisation fondée sur la concertation. L’objectif est de bâtir un cadre technique robuste pour mieux surveiller la qualité de l’air, qu’il s’agisse d’espaces publics, d’intérieurs ou de zones industrielles.
Ce processus, jugé essentiel par les experts du secteur, permettra d’ancrer les futures normes dans des exigences scientifiques strictes, tout en tenant compte des réalités locales. Il s’inscrit aussi dans la volonté nationale de répondre aux défis environnementaux par une régulation plus fine et plus adaptée.
Avec Barlamane