Le gouvernement britannique a tranché : il ne garantira pas les prix de rachat de l’électricité du projet Xlinks, un mégaprojet d’interconnexion électrique entre le Maroc et le Royaume-Uni. Ce refus, révélé par Sky News, remet en question la viabilité commerciale du projet, qui visait à acheminer plus de 10 GW d’électricité verte sur près de 4.000 kilomètres via un câble sous-marin.
Londres se détourne de l’énergie importée
Selon la chaîne britannique, Ed Miliband, secrétaire d’État à la sécurité énergétique, aurait décidé de ne pas entamer de négociations formelles autour du Contrat pour la différence (CfD) réclamé par Xlinks. Ce mécanisme, essentiel au modèle économique du projet, devait assurer un prix fixe sur 25 ans pour l’électricité produite dans la région de Guelmim-Oued Noun, au sud du Maroc.
Le gouvernement préfère désormais miser sur l’énergie produite localement, au détriment des projets d’importation pourtant prometteurs. Xlinks, de son côté, proposait une électricité à un coût compétitif, environ deux fois inférieur à celui de la nouvelle génération de centrales nucléaires britanniques.
Un coup dur pour l’ambition énergétique verte
Cette annonce intervient après une demande de suspension de la procédure administrative en mai dernier. Xlinks avait alors sollicité une pause dans le traitement de sa Demande de Développement (DCO), conditionnant la suite du projet à une réponse claire sur le CfD.
Dans sa lettre, la société évoquait des « circonstances exceptionnelles » et espérait une clarification rapide de la position gouvernementale. Le refus officiel de Londres enterre cette perspective.
Quelles perspectives pour Xlinks ?
Le projet Xlinks, qui suscitait un fort engouement à l’international, notamment grâce à ses partenariats avec Octopus Energy et Abu Dhabi National Energy Company (TAQA), devra désormais chercher d’autres solutions commerciales, voire revoir son positionnement stratégique.
Si l’idée d’un câble électrique reliant les deux rives de la Méditerranée reste technologiquement séduisante, le retrait du soutien britannique fragilise le modèle financier du projet. Il s’agit là d’un revers majeur pour une initiative qui visait à faire du Maroc un hub exportateur d’énergies renouvelables vers l’Europe.
Avec Le360