La pollution plastique continue de représenter une menace majeure pour les écosystèmes aquatiques et la santé humaine. Chaque année, ce fléau envoie près de 5 % des déchets plastiques dans les rivières et les mers, fragilisant la biodiversité marine et compromettant la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale.
La situation est critique : en pénétrant les organismes marins, les microplastiques perturbent gravement la chaîne alimentaire. À ce rythme, les experts redoutent que des centaines de millions de personnes puissent être confrontées à un risque accru de famine d’ici deux décennies. Face à cette urgence, des mesures de restriction des plastiques à usage unique ont été prises un peu partout dans le monde, sans pour autant offrir de solutions totalement satisfaisantes.
C’est dans ce contexte que des chercheurs japonais viennent de faire une avancée remarquable. L’équipe de l’agence JAMSTEC, spécialisée dans la recherche océanographique et terrestre, a conçu un nouveau matériau baptisé tPB – une alternative biodégradable et recyclable au plastique traditionnel. Ce carton transparent, produit à partir de cellulose vierge ou recyclée, associe respect de l’environnement et performances techniques. Sa fabrication utilise une méthode innovante, sans coagulants chimiques, à base de bromure de lithium.
Le résultat est un matériau rigide, modelable en volumes, parfaitement étanche grâce à un traitement à base de sels d’acides gras végétaux. Une tasse conçue en tPB peut, par exemple, contenir de l’eau bouillante pendant plusieurs heures sans se dégrader.
Outre sa biodégradabilité, le tPB se distingue par sa capacité à se désintégrer naturellement : dans les eaux profondes, il disparaît en moins d’un an, et encore plus rapidement en surface. Le processus de recyclage altère légèrement sa transparence, mais conserve l’essentiel de ses propriétés écologiques.
Parallèlement, d’autres équipes japonaises explorent également des pistes prometteuses. L’une d’elles a mis au point un plastique résistant, capable de se dissoudre complètement dans l’eau salée en moins de neuf heures, sans générer de microplastiques.
Autant d’initiatives qui montrent qu’il est encore possible de renverser la tendance et de réconcilier innovation et protection de l’environnement.